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La députation valaisanne est-elle moins bonne que les autres de la Suisse romande?

Le traditionnel ranking du SonntagsZeitung donne les Valaisans parmi les moins influents des Romands à Berne. Une place méritée ? Nos explications.

17 juil. 2017, 11:31
/ Màj. le 17 juil. 2017 à 17:30
Une partie de la députation valaisanne à Berne, lors du premier jour de session du début de la législature.

Ils ont beau le décrier voire le snober, le classement des parlementaires les plus influents sous la coupole que réalise à chaque mi-mandat le dominical alémanique SonntagsZeitung demeure une sentence très attendue. Et crainte.

Se voir affubler d’un numéro pour résumer deux ans de labeur à Berne, donne souvent des sueurs froides. Surtout lorsque les élus se situent loin derrière l’idée qu’ils se font de leur travail.

Les résultats dévoilés dimanche ne sont pas tendres pour la députation valaisanne à Berne. Seuls trois parlementaires se placent dans la première partie du classement qui va jusqu’à 240 (manque six noms pour cause de départ ou d’arrivée récente, ce qui est la cas de Roberto Schmidt et de son successeur Thomas Egger par exemple).

>> A lire aussi: les Valaisans peu influents à Berne

La championne du canton demeure la Brigande Viola Amherd qui effectue son troisième mandat à Berne et qui a l’habitude de squatter les premières places du « ranking » depuis quelques années. Sixième parlementaire la plus influente du pays en 2013, la discrète mais efficace Noire du Haut continue de faire la loi à Berne en occupant désormais la 18ème place. Bûcheuse, vice-présidente du groupe PDC et faiseuse d'alliances sur les dossiers clés, sa réputation n'est plus à faire. Pour rappel, Viola Amherd avait même obtenu seize voix lors du renouvellement du Conseil fédéral en 2015 et cela, sans avoir fait acte de candidature.

©Infonf-Reinette

Derrière elle, on retrouve le PLR Philippe Nantermod qui n’a à son actif qu’un demi-mandat et décroche ainsi le statut de deuxième meilleur nouveau parlementaire à Berne (la verte genevoise Lisa Mazzone occupant la 14ème place).

Le sénateur Jean-René Fournier conserve une bonne 67 ème place, alors qu’il était 60 ème lors de son précédent mandat. Tous les autres Valaisans sont au-delà de la 120 ème place. Le socialiste Mathias Reynard est 122ème (205 en 2013), le PDC Yannick Buttet 127ème (184 auparavant). Suivent les nouveaux élus : l’UDC Jean-Luc Addor (151), le PDC Beat Rieder (198), l’UDC Franz Ruppen (199) et la PDC Géraldine Marchand-Balet qui décroche la triste palme de la moins influente de tous, en occupant la 240 ème et dernière place.

Moins bons que les autres Romands

Par rapport aux autres délégations romandes, le Valais ne fait donc guère mieux que Neuchâtel qui place seulement deux élus sur six dans les 120 premières places.

Notre canton est aussi peu influent que le Jura qui cartonne certes avec la sénatrice Anne Christ-Seydoux à la 26 ème place mais doit composer avec ses trois autres élus à la 144 ème, 176 ème et 209 ème place.

Genève, Fribourg et Vaud tirent par contre leur épingle du jeu en plaçant près de la moitié de leurs députés dans le top 100.

Une mauvaise députation?

Est-ce à dire que le Valais a mal à sa députation ? Le sujet prête à discussion. 

C’est d’abord le nombre de nouveaux élus qui pourrait expliquer le classement médiocre des Valaisans. En effet, alors qu’en 2013 on comptait encore les « top guns »  Christophe Darbellay (5ème en 2013), Stéphane Rossini (38ème) ou Oskar Freysinger (91ème) qui affichaient tous plus de dix ans dans les travées du pouvoir fédéral en plus d'avoir occupé des postes dirigeants au sein de leurs partis, c’est une nouvelle génération qui est en train de faire son nid à Berne.

L’arrivée en trombe de Philippe Nantermod à la 42ème place contredit pourtant l’avantage de l’ancienneté dans le classement. Reste que le conseiller national est aussi vice-président du PLR et comme il le fait remarquer « je n’ai pas l’impression de faire du mauvais boulot à Berne. Quatre de mes cinq interventions ont été acceptées », dit-il pour tenter d'expliquer sa performance.

A noter que les 30 premières places sont souvent occupées par les présidents de partis, vice-président ou encore chefs de groupe qui, de par leur fonction, sont de fait des leaders sous la coupole. Ce qui fait dire à beaucoup qu’en tout cas, pour ce haut du panier, le classement est plus que réaliste. Comme pour les trente derniers élus qui ferment la marche parce qu'ils sont jugés unanimement inexsitants en terme d'influence.

Yannick Buttet qui est le numéro deux du PDC suisse stagne quant à lui et malgré son statut et sa présence médiatique à la place 127 alors que ses pendants des autres partis font mieux. «C’est un classement de plus », réagit laconiquement le PDC. Même son de cloche du côté de Mathias Reynard qui se contente d’un milieu de classement. «Certains critères sont un peu obscures. Par exemple, on part moins bien lotis si l’on appartient à la commission de l’éducation que celle de l’économie souvent perçue comme plus importante». 

Réseau valaisan pourtant fourni dans l'administration

En effet, pour réaliser ce ranking, la SonntagsZeitung pondère la place des élus dans leurs partis, leur réputation, la renommée des commissions auxquelles ils appartiennent, les interventions avec lesquelles ils passent l’épaule ou encore leurs réseaux dans l’administration fédérale. Un réseau important mais sans doute à apprivoiser et à mieux exploiter par notre députation, étant donné que plusieurs directeurs ou vice-directeurs d’offices sont Valaisans, sans compter le chef de l’armée ou encore le vice-chancelier de la Confédération.

Et Mathias Reynard de citer le champion de cette année pour résumer l’importance de ce classement. « Christian Levrat l’a dit dimanche : il n’est pas décisif mais fait toujours plaisir lorsqu’on est bien classé ». Et il cantone aux abonnés absents ceux qui terminent derniers.
 

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