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La contraception sans hormones séduit toujours plus de femmes

Les conseillères en santé sexuelle des centres SIPE reçoivent plus de demandes pour trouver une contraception sans hormones.

19 sept. 2018, 20:00
Le préservatif est une contraception sans hormones qui a l'avantage de protéger également contre les infections sexuellement transmissibles.

«Je rencontre de plus en plus de femmes qui demandent conseil pour trouver une contraception sans hormones», explique Mafalda Bellotto Veuthey, conseillère en santé sexuelle au centre SIPE (sexualité, information, prévention et éducation) de Martigny. Elle aborde ce thème à l’occasion de la Journée mondiale de la contraception qui a lieu le 26 septembre.

Il faut dire que les hormones ont moins la cote. Différents scandales ont entaché la réputation de la pilule et le risque de faire une thrombose ou une embolie pulmonaire fait peur.

«Aujourd’hui, les femmes s’informent. Elles arrivent chez moi avec des demandes très précises que ce soit pour une contraception avec ou sans hormones», observe le Dr Eléonore Albrecht, gynécologue à Sierre.

Parmi les femmes qui cherchent une alternative aux hormones, on retrouve notamment de jeunes mamans. «Elles ont vécu une période sans contraception et souhaitent continuer ainsi. Elles cherchent donc une méthode de contraception qui respecte leur cycle menstruel», poursuit Mafalda Bellotto Veuthey.

Les professionnels s’inquiètent de voir certaines femmes arrêter leur contraceptif sans plan B. Elles se retrouvent sans protection. Certaines femmes se basent sur des calculs et font confiance à des applications qui donnent une probabilité du jour de l’ovulation.

Prévoir un plan B

«C’est une période sensible où le risque de démarrer une grossesse imprévue est bien présent. Quand cela arrive, la femme et le couple se retrouvent devant un questionnement et un choix de vie difficile», met en garde Mafalda Bellotto Veuthey. Elle recommande de ne pas arrêter de prendre un moyen de contraception sans prévoir une autre solution. «Il faut planifier l’arrêt et assurer la transition», conseille-t-elle.

À lire aussi: Contraception: dire stop aux fausses croyances

Il existe quelques autres options. La plus connue et la plus accessible reste l’utilisation du préservatif (masculin ou féminin). Il a aussi l’avantage de protéger contre les infections sexuellement transmissibles.

Autre possibilité: le stérilet au cuivre qui respecte le cycle naturel de la femme. Chez certaines personnes, les saignements lors des règles sont plus abondants et les douleurs plus fortes. «Le stérilet au cuivre est notamment contre-indiqué chez les femmes qui ont des saignements anémiants ou des troubles du cycle», note le Dr Éléonore Albrecht.

Le stérilet va empêcher la fécondation de l’œuf par les spermatozoïdes ou empêcher l’implantation d’un œuf fécondé dans la cavité utérine. Ce petit dispositif en forme de T est posé par un gynécologue.

Il existe aussi des solutions définitives: la ligature des trompes pour les femmes et la vasectomie pour les hommes. Ces solutions sont à retenir pour autant que la personne ait passé la quarantaine et ait eu le nombre d’enfants désirés.

Dernière option: la symptothermie (voir encadré) ou autrement dit, l’observation des signaux physiologiques du corps pour détecter la période de fertilité potentielle. Cet outil n’est pas proposé comme méthode contraceptive chez les gynécologues. «Si on ne souhaite absolument pas avoir d’enfant et qu’on veut jouer la sécurité, il vaut mieux ne pas opter pour la symptothermie. De même, certaines femmes souffrent de troubles du cycle ou ont des ovaires polykystiques et c’est plus compliqué de réussir à gérer son cycle de cette manière», explique la gynécologue.

Les conseillères en santé sexuelle des centres SIPE orientent certaines femmes intéressées vers cette méthode. «Il y a quelques années, je vous aurais dit que la symptothermie était peu sûre. Mon regard a évolué. Les études prouvent que cette méthode est fiable. À mes yeux, il est primordial d’être suivie par une professionnelle durant les premiers mois pour apprivoiser et maîtriser la méthode. La contraception doit être adaptée aux valeurs mais aussi aux contextes vie: études, travail, soutien dans le couple, etc.», termine-t-elle.

En savoir plus: Les centres SIPE donnent volontiers des informations sur la contraception.

 

La symptothermie, une alternative naturelle
La symptothermie est considérée par l’OMS comme une méthode de contraception naturelle avec un taux d’efficacité de 98%. Toutefois, elle demande un apprentissage et une certaine maîtrise. Elle se base sur l’observation de signes physiologique du corps.
«Très concrètement, la femme prend sa température au réveil. Elle observe ses glaires cervicales, c’est-à-dire les sécrétions du col de l’utérus, et elle peut aussi, si elle le souhaite, contrôler son col», explique Christelle Tabarie, formatrice en symptothermie et conseillère holistique en fertilité.
L’objectif est de repérer de manière fiable la période de fertilité potentielle qui comprend une marge de sécurité avant et après l’ovulation pour éviter une grossesse. «Dans ces zones à risque, il faudra soit être abstinent, soit utiliser un préservatif», note-t-elle.
«La phase d’apprentissage prend environ six mois. C’est le temps nécessaire pour bien connaître son fonctionnement, pour savoir transposer la théorie à son propre corps et reconnaître les signes», poursuit-elle.
Attention à prendre également en compte l’hygiène de vie. En s’observant, la femme comprend vite que les excès en tout genre (manque de sommeil, stress) peuvent perturber ses signes physiologiques et avoir une influence sur son cycle hormonal. Notons encore que la symptothermie peut aussi être un outil d’aide à la conception en permettant de repérer la période d’ovulation.
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