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La confiance au cœur de la cible: l’édito de Stéphanie Germanier

27 sept. 2020, 17:30
Stéphanie Germanier, rédactrice en chef adjointe

La chasse suit son cours, elle demeure sans loi moderne (la dernière mouture date de 1985), mais le Valais semble avoir fait la paix avec elle. Toutes les communes valaisannes ont dit oui au projet refusé à la raclette par le reste de la Suisse.

C’est un épilogue inattendu pour les deux camps, au terme d’une campagne disputée, émotionnelle et disproportionnée. Près de 69% de oui c’est bien davantage qu’une marque d’affection envers les éleveurs. C’est une déclaration d’amour de la part de la population, qui ne s’était pas rendue aux urnes depuis le mois de février, à ses autorités.

Le Valais a fait confiance à son Conseil d’Etat qui s’est mobilisé comme jamais il n’avait osé le faire pour défendre le pastoralisme et davantage encore la pratique de la chasse et les agissements de son service.

Car ces dernières semaines, les chasseurs valaisans et ceux qui les cadrent ont été la risée des médias du pays, visés par la divulgation de photos ou d’articles chocs et d’études pas toujours à jour. Des attaques qui ont sans doute contribué à finir de serrer les rangs d’une population qui s’est sentie touchée dans sa probité et sa dignité.

Malgré de nombreuses restructurations, deux tirs préventifs du loup retoqués par la justice, des plaintes pénales et un lourd climat où tous les noms d’oiseaux ont volé pour critiquer ou pour convaincre, le Service de la chasse et son ministre de tutelle Jacques Melly ont apparemment rassuré sur le fait que notre canton était apte à décider préventivement du tir du loup.

Aucune commune n’a renié cette prérogative au gouvernement valaisan, même si le Haut-Valais et les régions de montagne ont plus massivement accepté la loi que la plaine. Le Valais ne ressort donc pas divisé de ce scrutin qui avait pourtant fait s’étriper les premiers concernés (les éleveurs, les populations de montagne et les chasseurs) et les observateurs (les urbains et les scientifiques). 

Sept mois après l’arrivée du Covid qui a privé la vie publique de réactivité face à ceux qui la gèrent, la très identitaire loi sur la chasse faisait office de grand examen de confiance entre les Valaisans et leurs autorités.

Ceux qui ont déjà vu le loup comme ceux qui le fantasment ont dans une belle majorité levé le pouce pour adouber la direction que la quasi-totalité du monde politique leur indiquait. La loi sur la chasse n’a pas convaincu les Suisses même si elle l’a fait pour une majorité des cantons. 
Un nouveau texte devra rapidement être débattu dans le pays. Le Valais, lui, a clos pour un moment une pesante dispute.   

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