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La canicule provoque une invasion de guêpes

Les températures élevées favorisent la prolifération des insectes. Conséquence: les exterminateurs sont sur tous les fronts.

14 août 2018, 05:30
Les exterminateurs multiplient les interventions pour détruire des nids.

Elles sont partout! Il suffit de déposer de la nourriture sur une table à l’extérieur pour que très rapidement, le vrombissement des guêpes se fasse entendre. Si la situation n’a rien d’exceptionnel, le nombre d’insectes hyménoptères est plus important que d’habitude. La faute aux températures élevées qui sévissent depuis le printemps. Les récents pics ont stimulé le phénomène, une situation déjà vécue en 2015.

Excédés, de nombreux particuliers font appel à des exterminateurs. Ces derniers croulent sous les demandes. «On a fait en un mois l’équivalent de trois mois l’année passée», détaille le patron d’une entreprise d’éradication qui ne souhaite pas être cité car sa liste d’attente n’en finit plus de s’allonger. Du côté d’Eradic à Sion, le téléphone sonne en continu et les journées de dix heures sont monnaie courante. «On doit être à plus de 50% par rapport à 2017», constate Gabriel Favre qui multiplie les interventions.

Hier matin, il a été mobilisé à Ayent, sur le toit d’une maison dans laquelle habite une adolescente très allergique. Les guêpes ont fait des nids sous les tuiles faîtières, dans les cadres des velux et tout autour de la toiture. Nous avons suivi Gabriel Favre dans sa délicate et aérienne mission d’extermination.  

Combinaison, voilette, masque, harnais et corde par 35 degrés

«Elles nous pourrissent la vie! D’autant plus que ma fille est très allergique.» Excédée, la propriétaire d’une maison à Ayent a décidé d’appeler un spécialiste à la rescousse. Après une reconnaissance, Gabriel Favre de la société Eradic a détecté des nids un peu partout sur le toit. Rendez-vous est pris tôt le matin, avant que les guêpes ne sortent de leur cachette. «Si l’on vient plus tard, on peut facilement être confronté à plusieurs centaines d’insectes en vol.»

Pour éliminer les hyménoptères, le spécialiste utilise un puissant insecticide sous forme de poudre. «C’est le moyen le plus efficace. La cellulose du nid absorbe la poudre et élimine les guêpes qui reviennent plus tard au nid», relève l’exterminateur. Avant de poudrer le toit, le spécialiste doit s’équiper: harnais et corde, masque et voilette, voire combinaison intégrale. Un attirail pas forcément facile à porter sur un toit par 35°C. «Cette année je ne me suis pas encore fait piquer», sourit Gabriel Favre qui extermine des guêpes mais élève des abeilles durant ses loisirs.

Gabriel Favre doit lourdement s'équiper avant de partir "poudrer" les guêpes. © Sabine Papilloud

Pourquoi tant de haine?

Les guêpes font partie de l’ordre des hyménoptères. En Suisse, on trouve une vingtaine d’espèces différentes qui sont toutes porteuses d’un dard. Les guêpes sont attirées par la viande et le sucre, ce qui explique leur rapidité pour s’inviter à table. Et c’est là que les choses se compliquent. Le Centre allergie suisse estime que les 3% à 4% de la population sont allergiques; 3 à 4, c’est aussi en moyenne le nombre de décès par année consécutifs à une piqûre de guêpe. Voilà pourquoi les nids qui causent problème sont généralement détruits contrairement à ceux des abeilles qui sont récupérés.

Les piqûres de guêpes entraînent la mort de trois à quatre personnes par année. © Sabine Papilloud

Mieux vaut appeler un spécialiste

Que faire si l’on détecte la présence de guêpes dans sa maison? «Il faut agir vite», met en garde Jacques Magnin, chef de l’Office cantonal du feu. «Surtout si le nid de guêpes est dans une pièce fermée par exemple une chambre d’enfant.» La suite diffère selon les communes: certaines enverront leurs pompiers tandis que d’autres proposeront les services d'une entreprise privée.

Dans les deux cas, l’intervention est payante. «Cela nécessite un équipement et un produit spécial donc une contribution financière est demandée», relève Jacques Magnin. «Le tarif dépend de la durée du traitement et de l’accessibilité du nid», explique pour sa part le spécialiste Gabriel Favre.

Pour exterminer les guêpes, un puissant insecticide est nécessaire. © Sabine Papilloud

Un frelon qui file le bourdon

Il pourrait très rapidement devenir l’ennemi public No 1 et reléguer la guêpe loin derrière au classement des préoccupations. Le frelon asiatique est aux portes de la Suisse. Il a été repéré dans le Jura où le canton appelle à la vigilance. Il menace également aux frontières avec l’Italie. La Confédération a mis sur pied un protocole d’action. «Si nous en apercevons un, nous devons immédiatement aviser le service cantonal des forêts, cours d'eau et paysage», relève Gabriel Favre. Pourquoi une telle crainte? Parce que, très invasif, le frelon se nourrit d’abeilles. Et plusieurs individus sont capables de décimer une ruche en quelques heures.

Les frelons asiatiques peuvent décimer une ruche en quelques heures. © DR

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