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Les cours de premiers secours pourraient disparaître. Une menace pour l'avenir des samaritains.

Les cours de samaritains nécessaires à l'obtention de son permis de conduire pourraient ne plus être obligatoire. Avec le nombre d'accidents de la route qui ne cesse de baisser, c'est l'avenir même des samaritains qui est remis en question.

05 sept. 2017, 22:37
/ Màj. le 06 sept. 2017 à 05:30
Pour l'association des services des automobiles (ASA), les cours de premiers secours ne sont plus nécessaire en raison de la baisse des accidents et de la facilité à appeler les secours. (KEYSTONE/CARO/Caro / Teich)

Position latérale de sécurité, bouche-à-bouche et massage cardiaque, des générations de Suisses ont appris ces gestes dans un cours de premiers secours, une étape indispensable pour décrocher son permis de conduire. Hier, le directeur de l'Association des services des automobiles (ASA), Sven Britschgi, a remis en question la pertinence de cette obligation. Selon lui, la pratique est dépassée car le nombre d'accidents est en baisse et les secours rapidement joignables grâce aux téléphones portables.

Du côté des autorités cantonales, cette déclaration n’a pas manqué de surprendre, principalement pour des raisons de timing. La procédure de consultation sur la révision des prescriptions relatives au permis de conduire - dans laquelle s’inscrit la position du directeur de l’ASA - court jusqu'au 26 octobre. « Nous sommes étonnés de cette prise de position, car la consultation n’est pas terminée. Tous les services suisses de la circulation ont reçu de la documentation afin de pouvoir prendre connaissance du dossier et se positionner. Nous rendrons notre réponse au Conseil d’Etat à la fin du mois » explique le nouveau chef du service de la circulation, Bruno Abgottspon.


Intégré à l’examen théorique

L’ASA estime que l'enseignement de la conduite doit se concentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire sur la conduite. « Nous n’avons rien contre les cours de premiers secours » soutient son directeur, c'est pourquoi l'ASA propose que les premiers secours soient intégrés à l'examen théorique. La procédure à suivre en cas d'accident pourrait par exemple faire partie des questions.
Cette proposition, Ilan Garcia, le président des Samaritains du Valais (ASSVR) a du mal à l’accepter. « Lors d’un accident, il faut 10 à 20 minutes pour que les secours arrivent sur place. Dans le cas d’une réanimation, chaque minute correspond à 10% de chances de survie en moins. Plus les gens ont des notions, plus les gens survivent ». 


Survie des samaritains

Mais la survie des samaritains est également en jeu. « Financièrement, ce cours est notre colonne vertébrale » affirme-t-il. « Sans lui, il va falloir trouver d’autres sources de financement, car nous ne recevons aucune subvention de l’état ». Est-ce à dire que les organisateurs de manifestations devront payer plus cher leur stand de samaritains ? « Non, je ne pense pas. Par contre, on est en train de développer des cours sur mesure pour les entreprises. Et nous avons aussi d’autres pistes ». Du Lobbying ? « Non, pas à notre niveau » termine-t-il.


Les gestes qui sauvent

Plus qu’une étape du permis de conduire, le cours de premiers secours permet avant tout de connaître les gestes qui sauvent. C’est le message du Bureau de prévention des accidents (bpa), qui insiste sur l’importance des exercices pratiques dans le processus de mémorisation. D’ailleurs, l’idée d’intégrer ces cours dans le cursus scolaire en séduit plus d’un, à l’image de Marjorie Caloz, la responsable des samaritain de la région de Sierre. « Il est vital de connaître ces gestes le plus tôt possible. La moitié des gens qui pourraient porter secours ne le font pas, par peur de faire faux ». D’autant plus que 60% des gens sauvés par les premiers secours sont des proches. 
 

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