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Johan Rochel: «Aujourd’hui, l’utilisation du certificat nous conduirait dans une situation de conflit social énorme»

Condition essentielle au retour à la vie normale pour les uns, danger sociétal pour les autres, le certificat Covid divise. Au cœur des débats, notamment, les prérogatives laissées aux acteurs des branches concernées (restauration, culture, sport, etc.) qui devront chacun trancher sur la pratique à privilégier. Et sans politique globalisée, le risque de clivage est grand. Philosophe et éthicien, Johan Rochel évoque les enjeux liés à un pass Covid. Interview.

23 mai 2021, 18:00
Aujourd'hui, selon Johan Rochel, l'utilisation du certificat Covid est à proscrire.

Johan Rochel, commençons par le début. Le chercheur en éthique est-il pour ou contre le certificat Covid?

Mon espoir, c’est que l’on n’ait jamais besoin de l’utiliser. Je comprends que le Conseil fédéral planche sur sa préparation. Quant à son utilisation, cela dépend si l’on se prépare pour le beau ou le mauvais temps.

C’est-à-dire?

Le scénario de beau temps, c’est d’envisager qu’à l’automne, 70 ou 75% des personnes sont vaccinées. On peut alors lever toutes les mesures et le certificat disparaît. Le scénario de mauvais temps, c’est d’imaginer que l’on stagne à un taux de vaccination de 40-50%. La situation devient alors rapidement conflictuelle puisque tout le monde a eu l’occasion de se vacciner mais que de nombreuses personnes refusent de le faire pour des raisons qui leur sont propres. Le certificat s’installerait alors dans la durée et ce serait le scénario catastrophe. Quel scénario va se réaliser? Aujourd’hui,...

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