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Jean Actis, directeur de Provins de 1973 et à 1993, n’est plus

Il fut l’un des fondateurs de la Foire du Valais et a dirigé Provins durant 20 ans. Homme de caractère, Jean Actis a marqué le monde vitivinicole par son autorité, son respect de la parole donnée et son engagement pour l’idéal que représentait alors la coopérative.

07 janv. 2021, 05:30
Jean Actis est décédé à 92 ans.

A l’annonce du décès de Jean Actis, les témoignages ne manquent pas pour rappeler l’envergure de l’homme qui fut à la tête de Provins de 1973 à 1993. Celui qui fut aussi l’un des fondateurs du Comptoir de Martigny, devenu ensuite La Foire du Valais, député au Grand Conseil durant plus de 10 ans et président de la Chambre valaisanne du commerce et de l’industrie, a eu un rayonnement national. Membre du Conseil d’Administration des PTT, il occupa aussi plusieurs postes au sein des commissions fédérales liées au monde du vin.

Autoritaire et audacieux, homme de parole, Economiste reconnu. Paternaliste avec tout ce que ce terme cache aussi d’affection envers ses collaborateurs et les sociétaires. Jean Actis, c’était tout cela. Un patron à l’ancienne, qui écoutait, savait faire confiance mais n’hésitait pas à décider d’une manière ferme.

«C’est grâce à son ouverture d’esprit que j’ai pu intégrer le monde du vin, se souvient Madeleine Gay. Je lui avais écrit avec l’enthousiasme et le culot de la jeunesse pour lui faire part de ma vision de la viticulture (notamment la réintroduction des cépages autochtones et un nouveau mode de paiement qui valoriserait la qualité). Il m’a donné rendez-vous pour en parler puis m’a offert un poste sur mesure. Je pense qu’il appréciait qu’on lui parle franchement et qu’on défende nos idées.»

Ancien directeur de Provins lui aussi, Jean-Marc Amez-Droz entretenait de bons rapports avec Jean Actis. «Il est venu me chercher à Bâle, lorsque j’étais acheteur de vins pour Coop afin de me proposer de prendre sa place. J’ai travaillé avec lui un an, puis il a quitté son poste en m’assurant de sa confiance. C’était un homme très droit dans sa manière de faire des affaires.»

Des périodes tumultueuses, Provins en a traversées beaucoup. «Il n’y a jamais eu d’années faciles à la tête de cette coopérative, mais lui a tout de même dû gérer les grandes récoltes de 1982 et 1983, où il a dû réquisitionner un réservoir d’eau pour stocker la production de Provins – tout ça assez discrètement sans faire les gros titres des journaux qui parlaient des piscines de Suisse alémanique — puis faire face à la mise en place des quotas avec la grogne qui allait avec» rappelle un autre ancien directeur Roland Vergères.

Persévérant et persuasif, on raconte qu’il n’a pas hésité à faire le siège du Crédit Suisse à Zurich pour obtenir un énorme crédit, indispensable pour régler la deuxième grosse récolte. Jean Actis n’hésitait pas à faire preuve d’autorité. «On ne sortait pas d’une séance tant qu’une décision n’était pas prise.»

Pilier de l’histoire de Provins, Jean Actis a marqué son époque. Respect.

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