Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Jacques Vergès, Farinet et l’éclatement d’une bulle spéculative

Le coin des hérauts est réservé aux messagers de nos terroirs. Des personnalités qui nous confient la relation particulière qui les lie aux vins du Valais. Aujourd’hui, place à Jean-Charles Simon, en tournée avec Patrick Lapp et leur spectacle «Les curistes».

10 nov. 2019, 19:00
Jean-Charles Simon

«C’était un jour d’été au-dessus de Saillon. Mon ami Pascal Thurre, infatigable animateur de l’association Farinet, avait organisé la traditionnelle vente aux enchères de la cuvée du même nom. Il avait eu l’excellente idée d’inviter Jacques Vergès pour la présider et m’avait demandé de l’assister.

Le célèbre avocat n’était pas venu seul dans la patrie de Maurice Barman. Il avait été suivi d’un long cortège de luxueuses limousines bourrées de tout ce que le barreau genevois comptait de jeunes confrères ambitieux. C’est dire s’il y avait foule.

On installa Vergès dans une baignoire, avec une boîte de Montecristo puisqu’il adorait les bains moussants en fumant des havanes. Et la vente d’une centaine de bouteilles numérotées de pinot noir commença. Ce fut la folie

Les flacons commencèrent à s’arracher mille, deux mille francs… Du jamais vu, même dans les rêves les plus fous de Dominique Giroud…

Puis, au bout d’une petite heure, le défenseur de Klaus Barbie marqua une légère lassitude dans sa baignoire, un début d’ankylose sans doute. Je passai la main à un autre commissaire-priseur amateur, et nous sommes partis manger une raclette, suivis de près par tous les cicérons en herbe.

Aussitôt, le sortilège s’évapora, la réalité et la bouteille de pinot reprirent leur cours.

Grâce à Jacques Vergès, nous avions pu vivre en direct l’éclatement d’une bulle spéculative.»


 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias