Il y a la Marion* de la salle de classe. Cette étudiante douée qui bosse dur, qui rigole, répond aux débats et apprécie les bonnes soirées entre potes pour décompresser. Il y a aussi cette autre Marion. Celle qui s’est sentie prise dans un étau. Qui a pleuré durant des mois. Juste parce qu’elle n’était pas un garçon. Et qu’on le lui a rappelé beaucoup trop violemment. Trop souvent. Aujourd’hui, elle a décidé de parler. A l’heure où son école, la HES-SO Valais-Wallis, vient de sortir une brochure de sensibilisation au harcèlement sexuel. Pour que son histoire donne corps et réalité aux mots, à la théorie.
Camarade trop intrusif
Elle a 19 ans, Marion, quand elle entre à la Haute école de gestion de Sierre. Elle ne vient pas du Valais – un «facteur aggravant» selon elle – et sent tout de suite fuser les remarques. Sexistes, misogynes, en plus...