Quand la prédiction est impossible, reste la prévention. Et elle est précieuse. Ce lundi en milieu de journée, alors que des pluies torrentielles sont attendues sur plusieurs régions valaisannes placées en degré d’alerte 4 sur 5, la situation est observée très attentivement et pour l’heure sous contrôle.
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A Gondo, on n’a pas peur
A Gondo, l’un des points les plus critiques, la pluie tombe – peut-être moins fort qu’imaginé – mais aucun événement exceptionnel n’est pour l’instant à signaler. La sécurité, elle, est assurée au mieux par des mesures préventives. «Nous avons préparé et chauffé l’abri de la protection civile pour qu’il soit prêt en cas de besoin», explique le président de la commune Roland Squaratti. Un groupe de civilistes a en outre rejoint le village avant que la route du Simplon soit fermée. Au cas où…
Ne pouvant se rendre à Simplon-village pour l’école – le col est fermé depuis lundi matin – les enfants du village ont été invités à rester à la maison. Certaines autres routes ont été fermées et l’état-major s’est réuni dans la matinée et refera un point durant l’après-midi.
Dans le village touché il y a dix-huit ans par un glissement de terrain meurtrier, le calme règne. «Nous avons déjà vu des pluies bien plus importantes. Je crois que les habitants n’ont pas peur, ils savent que la prévention est de mise et que des protections sont en place derrière le village», précise Roland Squaratti.
La commune de Zwischbergen, où se situe le village de Gondo, ce lundi en milieu de journée. © COMMUNE DE ZWISCHBERGEN
Quitter les abords des rivières
En Anniviers, autre région à risque, les autorités ont obligé ce matin les entreprises et l’armée travaillant dans la réhabilitation du lit de la Navizence, entre Zinal et Mission, à quitter les lieux. C’est également le cas dans la commune d’Evolène pour des travaux sur des digues. Plusieurs routes secondaires ont également été fermées dans les fonds de vallées latérales.
Les exploitants des aménagements hydroélectriques sont raisonnablement confiants. «Les services de piquet sur sites observent attentivement la situation mais à l’heure actuelle la cellule de crise n’a pas été activée», résume Elmar Kämpfen, directeur général d’Hydro-Exploitation, qui gère environ 22% du parc hydroélectrique suisse (puissance installée) dont ceux du Simplon. «Les prévisions pluviométriques pointent à la baisse depuis hier.»
Quels dangers?
Formée par une vague d’air humide remontée de la mer Méditerranée, la perturbation prévue pourrait faire tomber entre 70 et 250 litres d’eau par mètre carré dans les zones les plus à risque. Soit, comme on l’a vu, la région du Simplon/Gondo, d’Hérens et d’Anniviers, mais aussi les autres vallées haut-valaisannes comme Conches ou le Binntal et, dans une moindre mesure, l’Entremont et le val de Bagnes.
Les dangers d’une telle arrivée d’eau? La formation de laves torrentielles, de glissements de terrain et le débordement de cours d’eau. Tout cela pouvant découler de facteurs aggravants comme la présence d’un sol trop sec qui pourrait rejeter directement l’eau abondante, ou la fonte des neiges de ce week-end qui remplirait d’autant plus les rivières.
La situation à Herbriggen, dans le Mattertal (Zermatt). © DR