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Initiative retirée

20 mai 2015, 00:01

Faute de signatures, l'Associa tion pour un Valais laïc annonçait hier qu'elle retirait son initiative demandant "la séparation des Eglises et de l'Etat" . Sur les 6000 signatures requises, elle en a récolté moins de 2000. Le comité de l'association qui avait lancé ce projet a donc décidé d'interrompre la récolte de signatures.

 

Beaucoup d'indifférence

 

Un échec que Cilette Cretton, membre du comité, explique de diverses façons. "Il faut reconnaître que nous avons rencontré beaucoup d'indifférence. Sans doute parce qu'on tombe dans une conjoncture où l'Eglise, notamment avec les positions moins conservatrices du pape François, fait moins peur. Et même si le principe d'une séparation Eglises-Etat n'était guère contesté, il y avait un pas à franchir pour signer notre initiative. Un certain public n'avait pas envie d'étaler publiquement sa manière de penser. D'autres craignaient des mesures de rétorsion personnelles, ils avaient peur du regard de l'autre et de se mettre à dos une part de la population valaisanne."

Les crispations identitaires face à la montée de l'islam ont-elles joué un rôle? "Sans doute. Certains ont interprété notre initiative comme une attaque contre les Eglises, d'autres comme la négation d'un héritage culturel." Pour Cilette Cretton, le manque de soutien de partis politiques n'a pas facilité la récolte de signatures. " Du point de vue pratique, nous avons manqué de ressources structurelles. Seuls les jeunesses socialistes valaisannes, les jeunes libéraux-radicaux du Bas-Valais et la section valaisanne du Parti pirate ont soutenu notre projet. Et les jeunes, trop occupés par leur formation, ont eu peu de temps à mettre à disposition..."

 

Trop tôt pour le Valais

 

Actuellement, seuls deux cantons en Suisse (Neuchâtel et Genève) ont mis en place un Etat laïc. Le comité de l'Association Valais laïc est donc moyennement surpris d'avoir échoué dans sa démarche. "C'est sans doute encore un peu tôt pour le Valais. D'autant plus que dans ce canton, les autorités civiles font régulièrement preuve d'allégeance envers l'une des deux Eglises. Mais cela nous a au moins permis de faire un état des lieux."

Le comité n'a pourtant pas décidé de dissoudre l'association. "Pas pour l'instant. Nous réfléchissons à la maintenir, non pas pour relancer cette initiative, mais pour pouvoir nous prononcer sur d'autres sujets." Sur les propos tenus par l'évêque sur l'homosexualité par exemple? "Pourquoi pas. Cet épisode montre pour quelles raisons on n'a pas trop envie que l'Eglise et l'Etat soient liés. Si chaque communauté religieuse a le droit d'avoir ses propres convictions, l'Etat ne doit pas pour autant adopter les règles d'une communauté particulière ou religieuse." FRANCE MASSY

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