Ils descendent là où le commun des mortels oserait à peine monter. A skis, sur des pentes allant au-delà de 50 degrés, là où la chute est interdite, ils incarnent l’insaisissable, domptent le vertige et se jouent de la gravité. D’en bas, on les admire ébahis ou on ne les comprend pas et on les traite de fous, en restant polis. Près de soixante ans séparent Sylvain Saudan et Jérémie Heitz; ils dégagent une essence profondément commune bien qu’ils aient pris des trajectoires variées mais toujours très raides et que leur matériel n’a jamais rien eu de comparable. Un partage qui prendra corps ce samedi au festival des Diablerets, lorsque le plus jeune remettra le mérite alpin à l’aîné, pour consacrer sa carrière. Tout un symbole. En amont, nous les avons fait se rencontrer, à Chamonix, là où Sylvain Saudan a posé ses valises.
Admiration et respect
Alors presque inévitablement...