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Il y a 70 ans, Saint-Gingolph vivait la guerre

Le 23 juillet 1944, les nazis incendient le village de Saint-Gingolph en représailles à l'attaque de la résistance. Douze Français perdent la vie et des centaines d'autres peuvent fuir vers la Suisse qui ouvre ses frontières. Ce mercredi, tout un village se souvient.

23 juil. 2014, 17:15
Tout le village de Saint-Gingolph s'était mobilisé pour l'occasion.

Ce mercredi, Saint-Gingolph s’est arrêté pour se souvenir. Se souvenir qu’il y a 70 ans, l’horreur de la guerre avait montré son visage sombre dans les rues françaises du village frontière. Plus que se remémorer la tragédie, cette journée a pris la forme d’un véritable devoir de mémoire, pour ne jamais oublier. «L’histoire de notre village a été marquée à jamais. Dans ce monde où rien n’est acquis, il nous incombe d’expliquer aux jeunes enfants ce qu’il s’est déroulé ici», a tonné l’ancien maire de Saint-Gingolph, Raymond Peray. Les enfants des écoles primaires des deux côtés de la frontière ont ainsi été associés aux nombreuses commémorations en divers endroits du village.

Au son de la fanfare militaire suisse reprenant Marignan, l’hymne valaisan et autres classiques helvétiques, la trentaine de porte-drapeaux bleu-blanc-rouge d’associations ou d’unions d’anciens combattants, de déportés, de régiment d’infanterie, de résistants et autres maquisards ont investi Saint-Gingolph en rang par deux. Sans un mot, arborant fièrement leurs multiples médailles sur leur poitrine. Les voitures avaient déserté la rue Nationale, donnant une toute autre couleur à ce village. Les autorités et la population se sont rendues sur les différentes stèles pour rendre hommage aux tués et remercier la Suisse pour son attitude.

Le 23 juillet 1944

Ce jour-là, l'armée allemande brûle 80 maisons et granges à Saint-Gingolph France en représailles à une attaque ratée, la veille, par une vingtaine de francs-tireurs et partisans (FTP), décidés à reprendre le poste frontière et d'encercler l'Hôtel de France où se trouvait la garnison allemande. Deux jeunes FTP et une dizaine d'Allemands périssent sous les balles mais l'Hôtel de France n'est pas atteint. Le lendemain, des SS débarquent par le lac en canots et par la route en camion. Six villageois sont fusillés. L'Abbé Rosillon décédera quelques heures plus tôt.

Au total, douze Français perdront la vie dont deux membres du FTP. Faisant fis des ordres de neutralité venus de Berne, le brigadier suisse Julius Schwarz et le président de Saint-Gingolph Suisse de l'époque André Chaperon parviennent à faire passer dans notre pays entre 200 et 260 Français.

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