Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Il fait trop chaud pour aller bosser! Comment supporter la canicule au travail?

L’été approche, et la canicule avec lui. Comment y survivre quand il faut pointer malgré tout? Voici quelques conseils pour éviter le coup de chaud.

17 juin 2020, 20:00
Préservez votre santé grâce à ces gestes simples.

Avons-nous le droit de nous faire porter pâles du bureau quand les températures dépassent un certain seuil? Stéphane Glassey, chef de l’Inspection cantonale du travail, est catégorique: «Il n’existe aucune base légale spécifique permettant d’interrompre des travaux pour cause de chaleur excessive. En revanche, l’ordonnance 3 relative à la loi fédérale sur le travail oblige les employeurs à protéger le personnel exposé à des conditions climatiques excessives par des mesures appropriées.»

De nombreux facteurs entrent alors en compte: la force du rayonnement solaire, l’humidité relative et la quantité de mouvement de l’air, la nature des exigences de l’activité, des cycles de travail et de repos envisageables, des vêtements portés, la possibilité de s’abriter et de s’hydrater pendant l’exercice de ses fonctions, etc. En cas de fortes chaleurs, qu’il s’agisse d’un travail de bureau ou de chantier, «l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures de protection efficaces exigées par les circonstances, selon un plan d’action ciblé et, seulement si cela n’est pas possible, interrompre l’activité.»

Nous ne sommes pas égaux face à la chaleur

Il est important, en plus de ces divers facteurs, de tenir compte des prédispositions de chaque travailleur. Ceux exposés à de fortes chaleurs dans le cadre de leur activité professionnelle sont, bien sûr, plus sensibles que les employés des bureaux climatisés, mais d’autres facteurs peuvent également amplifier le risque.

«Les personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, d’obésité, de diabète, de maladies pulmonaires (BPCO, insuffisance respiratoire), d’insuffisance rénale, de maladies neurodégénératives (démence, Alzheimer, Parkinson, etc.) ou psychiatriques (schizophrénie, etc.) sont particulièrement à risque», détaille Cédric Dessimoz, médecin cantonal adjoint. «Certaines médications peuvent constituer un certain danger en lien avec une forte chaleur et une adaptation du traitement ou de sa posologie est parfois nécessaire.» Ainsi, les malades chroniques sont plus souvent susceptibles de subir les conséquences d’un coup de chaleur.

Les femmes enceintes, en raison des modifications physiologiques qu’elles rencontrent durant leur grossesse, sont aussi plus facilement sujettes à la déshydratation. Elles sont, d’ailleurs, les seules à bénéficier d’une protection spécifique en cas de chaleur excessive sur leur lieu de travail. «Une analyse de risque doit être conduite par un spécialiste (par exemple, un médecin du travail) afin de déterminer si la poursuite de l’activité est possible, et à quelles conditions», précise Stéphane Glassey.

«Pour les travailleurs présentant une pathologie incompatible avec leurs conditions d’engagement, seul un avis médical d’inaptitude au travail permet de retirer la personne d’un poste exposant à des contraintes excessives.» Il ne s’agit pas d’un arrêt de travail pour cause de maladie, puisque la personne concernée est soit affectée à d’autres tâches moins pénibles, soit retirée de son poste de travail (et alors rémunérée à 80% de son salaire par l’employeur).

Sur les chantiers ou au bureau, que faut-il mettre en place?

Pour des travaux en extérieur nécessitant un effort physique, on préconisera donc une activité en dehors des heures les plus chaudes (de 11 h à 16 h), tout en veillant à bien se protéger la peau et la tête du soleil.

Dans les bureaux, on voit souvent fleurir les climatiseurs dès les beaux jours. Une mesure qui ne devrait toutefois apparaître que lorsque la réduction du rayonnement solaire (par des rideaux ou des stores, par exemple) ne suffit pas, comme l’explique Stéphane Glassey: «Les climatiseurs sont bien plus onéreux que les ventilateurs, et souvent très mal utilisés, car réglés trop froids. La différence entre la température extérieure et intérieure ne devrait pas dépasser les quatre degrés, faute de quoi l’on s’expose à des chocs thermiques susceptibles de générer des problèmes de santé, tels que des refroidissements.»

Il est important de s’hydrater régulièrement et de protéger sa peau et sa tête des rayonnements du soleil.
Cédric Dessimoz, médecin cantonal adjoint

Enfin, les gestes de base restent primordiaux pour préserver sa santé. Un coup de chaleur peut engendrer d’importants effets sur le corps: de la fièvre (pouvant s’élever jusqu’à 40 degrés), une accélération du pouls, des maux de tête, un état de faiblesse voire confusionnel, des vertiges, des syncopes (pertes momentanées de connaissance), mais aussi des œdèmes dans les jambes ou les avant-bras, des vomissements, des diarrhées ou des crampes musculaires.

«Face à une déshydratation intense, il est important de rafraîchir la personne en la faisant boire, en la douchant avec de l’eau fraîche, en lui appliquant un linge humide sur le corps, etc. Et en cas de malaise, il faut agir vite et appeler rapidement un médecin, voire le 144», rappelle Cédric Dessimoz.

L’OFSP détaille les mesures de précaution pour les employés et les plans d’action pour les employeurs. Les recommandations de la SUVA et du SECO sont également disponibles sur leur site internet respectif.

Et pour ceux qui ne travaillent plus, ou pas encore?

Les personnes de plus de 65 ans et les enfants de moins de 4 ans sont, de manière générale, les plus à risque. «Les premières, parce que leurs mécanismes de thermorégulation sont moins performants, qu’elles transpirent moins et ont une moins bonne perception de la sensation de soif. Elles ne ressentent donc pas forcément le besoin de se protéger de la chaleur», explique Cédric Dessimoz. C’est pourquoi il est particulièrement important de prendre des nouvelles régulières de ses proches tout en leur rappelant, si nécessaire, les gestes de base pour préserver sa santé. «Les nourrissons et les jeunes enfants s’adaptent, quant à eux, moins facilement à de hautes températures. Par ailleurs, s’ils sont atteints par une maladie cardiovasculaire ou pulmonaire (comme l’asthme), ils sont encore plus sensibles durant les vagues de chaleur.»

A lire aussi : Prendre soin des personnes fragiles en période de canicule

 

Comment rester frais toute la journée?

  • Evitez les efforts physiques
  • Pensez à vous hydrater. En buvant 1,5 l d’eau par jour, ou en privilégiant une nourriture riche en eau (concombre, tomate, melon, pastèque, prune, raisin, agrume, etc.)
  • Maintenez les pièces aussi fraîches que possible (occultez les fenêtres tant que la température extérieure est plus élevée que celle à l’intérieur)
  • Portez des vêtements légers et de couleur claire, évitez ceux trop près du corps, tout en protégeant votre peau et votre tête du soleil
Votre publicité ici avec IMPACT_medias