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Grand tournant pour la prise en charge psychiatrique en Valais

D’ici 2030, la prise en charge ambulatoire prendra de plus en plus d’ampleur dans le canton au contraire du nombre de lits stationnaires qui diminuera. Cette nouvelle stratégie implique de gros changements pour l’hôpital de Malévoz qui perdra plus de 100 lits. Le président de Monthey se dit inquiet et s’insurge de la manière de l’Etat de communiquer.

30 juin 2020, 17:00
Cela fait plus de 100 ans que l'hôpital de Malévoz à Monthey soigne les patients atteints de maladie psychique pour le Valais romand.

Moins de lits stationnaires et davantage de prises en charges ambulatoires, c’est l’objectif du Valais quant à l’organisation hospitalière de la psychiatrie dans le canton d’ici 2030. Concrètement, aujourd’hui, 202 lits sont à disposition des patients, dont 128 se trouvent à l’hôpital de Malévoz. La nouvelle planification prévoit une diminution d’une cinquantaine de lits. 

En 2030, le Valais disposerait ainsi de 155 lits répartis dans chaque région du canton, dont 117 dans le Valais romand – dans les hôpitaux de Sion, Sierre, Martigny, à Saint-Amé à Saint-Maurice et à Malévoz. «Mais pour ce faire, nous devons évidemment accroître la prise en charge ambulatoire. L’un ne va pas sans l’autre», explique Esther Waeber-Kalbermatten, cheffe du Département de la santé.

 

Aujourd’hui, les patients veulent pouvoir continuer à travailler, à rester dans leur famille, même s’ils suivent un traitement psychiatrique.
Esther Waeber-Kalbermatten, cheffe du Département de la santé

 

Le besoin d’une proximité psychiatrique 

Car près de 20% de la population, tous âges confondus, est concernée chaque année par une souffrance psychique. La nouvelle organisation envisagée veut répondre aux besoins. «Aujourd’hui, les patients veulent pouvoir continuer à travailler, à rester dans leur famille, même s’ils suivent un traitement psychiatrique», précise la conseillère d’Etat. L’idée est donc de proposer une proximité psychiatrique et un suivi du patient par une équipe multidisciplinaire.

Les réaménagements prévus pour la nouvelle organisation se monteront à quelque 50 millions. Une trentaine de postes de travail devraient également être créés. 

L’hôpital de Malévoz perdra plus de 100 lits

C’est l’hôpital de Malévoz à Monthey, construit en 1900, qui sera le plus impacté par cette nouvelle stratégie. Après la réorganisation, il ne disposera plus que de 25 lits stationnaires au lieu des 128 actuels. «Ce lieu comporte un désavantage en termes de proximité et d’accessibilité», argumente Victor Fournier, chef du Service de la santé publique.

 

J’ai appris la nouvelle par un téléphone de Mme Waeber-Kalbermatten moins d’une heure avant la conférence de presse! La manière de faire est scandaleuse.
Stéphane Coppey, président de Monthey

 

Par ailleurs, depuis septembre dernier, l’hôpital de Monthey, à quelques centaines de mètres de Malévoz, n’a plus de service d’urgences. «Il est impossible de maintenir autant de lits dans une structure qui n’a pas d’encadrement aigu à proximité», explique le Dr Eric Bonvin, directeur de l’Hôpital du Valais. Enfin, les infrastructures de Malévoz sont vétustes et nécessitent des travaux. Le Département de la santé veut d’ailleurs profiter de cette rénovation pour créer à Malévoz une institution sociale pour le handicap psychique de 30 à 40 places.

Monthey s’insurge

La nouvelle a fait fortement réagir la Ville de Monthey qui regrette de ne pas avoir été consultée à ce sujet par le canton. «J’ai appris la nouvelle par un téléphone de Mme Waeber-Kalbermatten à 9 heures mardi matin, soit moins d’une heure avant la conférence de presse! La manière de faire est scandaleuse. D’autant plus que Monthey a grandement participé à intégrer les personnes en difficultés psychiques dans la société, et ce depuis très longtemps», s’insurge le président Stéphane Coppey. Il se dit également préoccupé par les potentielles pertes d’emploi sur le site historique montheysan. «L’ironie de l’histoire, c’est que nous demandons depuis des années à l’Etat de nouvelles structures dans le Chablais», ajoute Stéphane Coppey. 

De son côté, Esther Waeber-Kalbermatten peut comprendre la surprise de Monthey, mais note qu’il s’agit d’un concept cantonal psychiatrique de proximité qui a été présenté. «On doit encore affiner les détails et nous regarderons alors l’impact détaillé sur le personnel de Malévoz.» La conseillère d’Etat affirme prendre en compte les intérêts de Monthey. «Par exemple, un montant de 76 millions vient d’être voté par le Grand Conseil pour la Castalie, une institution importante pour Monthey.»

En chiffres

60’000: le nombre de personnes en Valais qui, chaque année, devraient potentiellement pouvoir recourir à une institution professionnelle dans le domaine de la santé mentale

34,5 jours: c’est la durée moyenne de séjour en Valais pour un patient atteint de troubles psychiatriques. Un chiffre identique à la moyenne suisse.

6,2:  c’est le taux d’hospitalisation en Valais pour 1000 habitants. Il est inférieur à celui de la Suisse qui se situe à 8,9.

 


 

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