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Future passerelle du Rosel: minérale

«Le Nouvelliste» propose une série de vingt articles sur des ouvrages d’art et cols alpins valaisans. Du béton fibré pour la future passerelle du Rosel.

10 juin 2020, 21:00
La passerelle du Rosel a été démontée avec une grue de 300 tonnes le 21 novembre 2019. Le nouveau pont sera construit cet automne.

En collaboration avec le Service cantonal de la mobilité.

L’ancienne passerelle qui traversait la gouille du Rosel au Relais autoroutier du St-Bernard a été démontée en urgence le 21 novembre 2019. Des travaux d’entretien ont révélé que certaines parties de la structure porteuse en bois, réalisée il y a une trentaine d’années, présentaient un état avancé de dégradation.

Piloté par le Service de la mobilité de l’Etat du Valais, une nouvelle passerelle sera reconstruite cet automne. A quoi ressemblera l’ouvrage? «La passerelle sera construite en béton fibré à ultra-haute performance», répond l’ingénieur cantonal, Vincent Pellissier qui ajoute: «Les ouvrages réussis sont ceux où ingénieurs et architectes travaillent ensemble. Pas après, pas avant, mais ensemble. Nous avons pensé l’intégration paysagère de l’ouvrage dans ce site exceptionnel. Jusqu’à la couleur du béton rappelant la forte minéralité alentour.

Nous ne voulions pas marquer fortement le territoire mais travailler en équilibre avec lui, dans un souci d’économie au sens large du terme avec un arc le plus léger possible. Plus c’est simple et plus c’est durable». L’ingénieur souligne d’ailleurs l’apport essentiel de l’architecte montheysanne Catherine Gay-Menzel.

Les ingénieurs ne sont plus seulement des techniciens

Vincent Pellissier appartient à cette génération d’ingénieurs civils qui ne sont plus seulement des techniciens. La formation est plus humaniste et transversale. Les étudiants suivent aussi, dans leur cursus, des cours sur la durabilité, l’impact des ouvrages mais aussi le développement territorial dans ses aspects économiques et sociaux.

«C’est aux frontières de chaque domaine que se crée l’innovation, j’en suis certain», affirme celui qui reste encore aujourd’hui le plus jeune ingénieur cantonal de Suisse.

Pas de corrosion avec les fibres

Un des problèmes du béton armé, matériau du XXe siècle par excellence, a toujours été celui de la corrosion de ses armatures en acier. Problème résolu en remplaçant les fers à béton par des fibres synthétiques, qu’on appelle béton fibré à ultra-haute performance (BFUP).

Les fibres confèrent au béton une excellente résistance, une grande durabilité et des frais d’entretien réduits au minimum. Le béton est moins fragile à la rupture, il permet ainsi de nouvelles esthétiques avec, comme ici, un arc en béton très fin, d’une hauteur statique de 1.30 mètre seulement pour une portée de 50 mètres.

Après la réalisation d’un moule en acier de 3 mètres permettant le coulage du BFUP, 17 éléments seront assemblés par précontrainte avant la mise en place de la passerelle en une seule pièce.

Une expérience pour l’utilisateur

Les passerelles sont à la pointe de l’innovation, il en fleurit régulièrement en Valais. Elles participent aussi à une expérience pour l’utilisateur. Parfois c’est même le vertige, comme ce peut être le cas sur la passerelle souple de Goms, qui fait partie de cette expérience unique où l’ouvrage devient, à dessein, une attraction, un itinéraire de loisirs.

«Pour l’architecte et l’ingénieur, ces ouvrages apportent un espace de créativité où les contraintes sont moindres, le coût est peu élevé et la réalisation, rapide», conclut Vincent Pellissier.

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