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Fribourg: acquittement demandé pour des fans de Martigny Red Ice

Dénonçant la légèreté du Ministère public, les avocats des 27 supporters de Martigny Red Ice, prévenus d’émeute en janvier 2017, ont demandé l’acquittement général au terme du 2e jour du procès qui s’est déroulé vendredi à Fribourg.

31 janv. 2020, 15:08
Le jugement sera prononcé par écrit dans les 20 jours.

Les avocats des supporters du club de hockey sur glace de Martigny Red Ice, prévenus d’émeute en janvier 2017 contre des homologues de Fribourg-Gottéron, plaident l’acquittement général, avec indemnisation. Ils ont dénoncé la légèreté du Ministère public fribourgeois.

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Le deuxième jour du procès des 27 prévenus qui ont recouru contre une ordonnance pénale prononcée en octobre 2017, les condamnant notamment à 10 jours-amende, a ressemblé vendredi à Fribourg à un match Valais-Fribourg. Les trois avocats valaisans, représentant 11 des prévenus, ont stigmatisé le manque de rigueur tant du Ministère public que de la police fribourgeoise.

Témoignage du chauffeur

«Il est regrettable qu’une affaire aussi simple ait pris autant de temps (ndlr: les faits remontent au 28 janvier 2017)», a déploré l’avocate de 8 prévenus dans sa plaidoirie, après l’audition par le juge de police de sept des prévenus, qui ne s’étaient pas présentés le 15 janvier. «Les personnes impliquées ont perdu le fil de l’histoire», selon elle.

Les trois avocats de la défense ont mis en exergue l’absence d’un acte d’accusation et le fait que le procureur ait fondé ses arguments sur le seul témoignage du chauffeur du car, qui transportait ce jour-là 52 supporters de Martigny, club qui évoluait alors en Swiss League. Pour eux, son témoignage est dépourvu de crédibilité.

Le chauffeur, à leurs yeux, a changé plusieurs fois de versions, au point que l’ordonnance pénale prononcée en bloc contre les supporters ne tient pas la route. L’un des avocats, qui défendait deux prévenus, dont la seule fille du groupe, a encore déploré l’absence lors des débats des 18 personnes ne s’étant pas opposées à l’ordonnance, impliquées elles dans la bagarre semble-t-il.

Indemnité de 5000 francs

L’avocat a aussi regretté l’attitude de la police, qui a gardé au poste les supporters valaisans durant quatre heures pour identification. Il s’agit d’une privation de liberté, de même que l’interdiction de patinoire et de stade de deux ans prononcée ensuite par la ligue contre les 52 supporters, avec inscriptions au registre central.

Pour appuyer le manque de curiosité du procureur, l’avocat a mentionné son refus des compléments d’instruction sollicités par la défense. Outre l’acquittement pour tout le monde, y compris les prévenus non représentés, il a demandé une indemnité de 5000 francs par tête pour l’impact négatif et la prise en charge des frais de justice par l’Etat de Fribourg.

Le troisième avocat, qui défendait un prévenu, s’est élevé pour sa part contre le «deux poids deux mesures» qui a caractérisé la procédure. «Seuls les Valaisans ont été inquiétés, alors qu’il est avéré que des Fribougeois ont participé à la bagarre» devant la patinoire de St-Léonard, des supporters venus assister à un entraînement de Gottéron.

Jugement sous 20 jours

Il y a trois ans maintenant, en route pour aller voir leur équipe en Thurgovie, les supporters valaisans avaient fait une halte à Fribourg pour prendre quelques autres fans. Descendus pour une photo de groupe devant la BCF Arena, une bagarre avait éclaté dans les parages entre une partie d’entre eux et une quinzaine de fans fribourgeois.

La bagarre, à laquelle les 27 prévenus ont assuré ne pas avoir pris part, avait fait deux blessés légers. Des tags avaient aussi été sprayés sur des installations de Gottéron et des infrastructures routières. Un engin pyrotechnique avait été mis à feu sans faire de blessés. Quelque 40 policiers étaient intervenus sur les lieux.

A noter que sur les 26 prévenus qui se sont présentés devant le juge de police du Tribunal d’arrondissement de la Sarine, 12 présentaient un casier judiciaire garni, avec parfois de multiples condamnations avec sursis. Tous ont dit avoir regagné le car après la photo, ne voyant pas finalement la scène de la bagarre.

Le jugement sera prononcé par écrit dans les 20 jours. Pendant les deux matinées d’audience, le juge de police a interrogé les prévenus, leur demandant notamment s’ils maintenaient leur version des faits lors d’interrogatoires survenus dans leur immense majorité après la prononciation de l’ordonnance pénale.

 

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