Le feuilleton de la fraude électorale n’est pas près de connaître son épilogue. Désavouée par une majorité de la députation en novembre dernier, la Commission de justice du Grand Conseil (COJU) persiste. Dans sa deuxième copie, elle recommande toujours de ne pas entrer en matière sur un recomptage des voix.
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Son argument principal reste le même: la loi ne permet pas de modifier le résultat d’un scrutin sans nouvel élément. Or, les soupçons d’irrégularités étaient déjà connus lorsque le Parlement a validé les élections cantonales de mars 2017, et que personne n’a recouru contre cette décision dans le délai imparti de trois jours.
«Notre position est moins sexy que les grands discours sur la démocratie, mais elle est la seule qui soit juridiquement défendable», martèle Madeline Heiniger, présidente de la COJU. Vendredi devant la presse, cette commission a fustigé l’attitude de la majorité du Grand Conseil, «qui a voulu politiser la question» et qui lui a «reproché de ne pas envisager des solutions que la loi ne prévoit pas».
Si la députation n’entend pas cette remontrance et désavoue une nouvelle fois la COJU, il faudra encore déterminer par quel moyen corriger les effets de la fraude électorale. Dans cette hypothèse, la COJU préconise la tenue d’un nouveau scrutin dans l’arrondissement de Brigue. Devisée à 25 000 francs, cette solution est jugée plus appropriée qu’un recomptage des voix ou qu’un accord à l’amiable entre les partis prétendument concernés par la fraude.