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Foutue tradition. La Drôle de semaine de Patrick Ferrari

30 août 2019, 20:00
Sion - 8 février 2018

Patrick Ferrari, journaliste le Nouvelliste

Sabine Papilloud/Le Nouvelliste

Des rires, le bruit des vagues. Sur cette plage des îles Féroé, des enfants et des femmes observent les hommes qui courent vers l’eau. La température est fraîche, mais l’ambiance joyeuse. La fête bat son plein… et le sang coule bientôt à flots. Nonante-huit dauphins globicéphales affluent vers la plage. Le piège se referme. Les vagues grisâtres deviennent rouges. Les bourreaux font leur office. A leurs pieds et sous leurs lames, les mammifères marins rendent leur dernier souffle. Cet animal très sociable paie sa confiance en l’homme au prix ultime.

Comme hypnotisé par les images retransmises en direct sur la page de Sea Shepherd France ce mardi, je me questionne sur le sens de cette tradition. «Réflexion de citadin au frigo plein», diront certains. Le problème c’est que le frigo des Féringiens est tout aussi plein que le mien et la consommation de cette viande déconseillée. Alors à quoi rime ce bain de sang? A rien. Autrefois véritable chasse, aujourd’hui massacre facile. Jadis nécessaire à la survie de la population de cette région, de nos jours démonstration de virilité éculée. Quand la nécessité fait place à la cruauté, il est temps de changer la tradition, pour transmettre d’autres valeurs à ceux qui suivront. 

 

 

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