Humer le parfum des mélèzes, écouter le clapotis de la pluie, admirer les sommets, apprécier la simplicité et puis comme Bernard Montangero gueuler «c’est beau! Je te jure, ça me fout les larmes aux yeux. Je suis heureux là-haut.»
Montangero? Jusqu’à il y a quelques jours, je ne connaissais pas le gaillard, natif de Saint-Maurice et disparu il y a onze ans. C’est une archive de la RTS datant de 1973, revigorée tout récemment par de nombreux partages sur les réseaux sociaux, qui me l’a planté devant les yeux. Et dans les oreilles.
Visage épanoui, bouclettes et barbiche poivre et sel, la guitare jamais loin, il dépeint sa joie de revenir aux sources, vers son Catogne, après des années passées à Paris où «les gens, isolés de la terre, transpirent comme des bœufs dans leurs manteaux de plastique».
Devant mon écran, la banane en guise de sourire, je ne suis pas seule. En quelques jours, la séquence comptabilise plus d’un million de vues et près de 2000 commentaires. Des internautes pour la plupart attendris, évoquant la nostalgie du temps évanoui. Carton plein pour le chansonnier qui doit bien se demander depuis là où il est à quoi peut bien rimer toute cette agitation virtuelle.
Ce week-end, c’est certain, je retourne aux champignons.