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ESR-Siesa: une fusion pour accoucher d’un géant énergétique valaisan

L’identité d’OIKEN, nouvelle entité découlant de la fusion d’Energies Sion-Région et de Sierre-Energie, a été présentée ce mercredi. La société devient le premier acteur énergétique du canton.

18 déc. 2019, 19:30
François Fellay, Pierre Berthod et Philippe Varone ont présenté la nouvelle entité.

Ils garantissent de «mettre en lumière nos régions». Ils promettent «d’enclencher l’avenir». Ils espèrent «activer des solutions innovantes». Mercredi, devant la presse, les responsables d’OIKEN ont filé la métaphore énergétique. Dès le 1er janvier 2020, la société distribuera près d’un tiers de l’énergie en Valais, soit 790 GWh.

L’entité, détenue par 26 communes réparties entre Salquenen et Vétroz, prend les commandes de la branche en Valais. A l’échelle romande, elle devient le cinquième acteur le plus important du domaine. Quelque 470 collaborateurs s’affaireront entre Sierre (exploitation et activité administrative) et Sion (siège et direction) pour sortir un chiffre d’affaires annuel estimé à 322 millions. Aucun emploi n’est menacé par la naissance d’OIKEN, contraction des termes grecs «oîkos» (la maison, le foyer) et «energeia» (énergie).

Le marché énergétique libéralisé et la transition énergétique imposent de nouvelles règles du jeu.
 Philippe Varone, président du conseil d’administration et président de la ville de Sion

«Du barrage à la prise»

Pour Philippe Varone, président du conseil d’administration, «le marché énergétique libéralisé et la transition énergétique imposent de nouvelles règles du jeu». A commencer par un certain contrôle de la chaîne de valeur énergétique, «du barrage à la prise». Un critère qui s’inscrit en filigrane de l’agenda 2035 du canton axé notamment autour de l’augmentation de la production d’énergie renouvelable valaisanne. 

La consommation d’énergie, notamment thermique, doit quant à elle être revue à la baisse. C’est dans cette optique que la société va poursuivre le vaste chantier du chauffage à distance de la ville de Sion.

A noter encore que des collaborations avec l’EPFL et la HES-SO sont prévues, à l’image de recherches en cours sur la planification et la gestion de pics de consommation électrique.

OIKEN est un acteur local assez fort pour résister à la concurrence.
François Fellay, directeur général

Pas de changement pour les clients

La création de cette nouvelle entité n’aura pas d’impact direct pour le citoyen. «A court terme, ça ne changera rien», confirme François Fellay, directeur général d’OIKEN qui rappelle que les prix sont principalement fixés par les taxes et le marché.

Le consommateur pourra cependant s’appuyer sur «un acteur local assez fort pour résister à la concurrence».

Pas «d’agenda caché»

Au travers de cette fusion, OIKEN renforce donc son assise face aux grandes firmes du marché en devenant le principal distributeur du canton. Mais, à terme, son développement passera par une collaboration avec des entreprises privées spécialisées dans la production d’énergie. 

Dans le futur, on devra se rapprocher des producteurs.
Pierre Berthod, vice-président du Conseil d’administration

«Dans le futur, on devra se rapprocher des producteurs», acquiesce Pierre Berthod, vice-président du conseil d’administration. Si le nom des Forces motrices valaisannes (FMV) revient souvent sur la table, l’hypothèse de leur rachat est balayée.

 «Nous ne sommes pas dans une logique de prédation, nous n’avons pas d’agenda caché», souligne François Fellay. Il précise: «Nous sommes déjà présents dans la chaîne de production (ndlr: gestion et participation à des aménagements de production), mais nous restons ouverts à la mutualisation de prestations et de services avec d’autres acteurs.» Pour mieux rayonner.

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