"Savoir lire, c'est la liberté." Pour Corinne Borgeat, une Valaisanne de 49 ans d'origine montheysanne, ces mots ne sont pas trop forts. Ils prennent même un sens vital pour cette maman de trois enfants qui a souffert d'illettrisme jusqu'à ses 33 ans. "Quand on est dans une telle situation, on se sent prisonnier."
Le parcours de Corinne Borgeat est d'autant plus étonnant pour le commun des mortels qu'elle a suivi l'école obligatoire - primaire et secondaire - dans son canton natal. Elève, elle donnait le change. " L'illettrisme ne signifie pas que la personne ne sait pas lire du tout, ni écrire. Ce n'est pas l'analphabétisme. Quand on est en situation d'illettrisme, on déchiffre les mots, mais on n'en comprend pas le sens." Corinne Borgeat avait ainsi l'habitude de travailler à l'aide de sa mémoire . "Je ne me rendais pas compte que j'étais illettrée. D'ailleurs, je ne connaissais même...