«Je parle avec les tripes, car je connais l’envers du décor.» Quelques larmes viennent souligner le regard intense de Rose-May Clivaz à l’évocation de sa jeunesse. Fille d’un mineur dont elle est orpheline à six ans, elle a vécu l’enfance classique et dure des jeunes Valaisans des années d’après-guerre: six mois aux champs et six à l’école. Elle a seize ans lorsqu’elle rejoint les rangs socialistes, en 1958. Au curé qui lui promettait l’enfer, elle répond alors: «Ici les hivers sont froids, au moins en enfer j’aurai chaud.»
«L’humain est égoïste»
La cause socialiste est pour elle une évidence. «L’humain est égoïste, moi y compris. C’est pourquoi il faut inscrire la solidarité dans les lois», dit-elle autant de la voix que des bras avec une énergie qui ne laisse rien paraître de ses 77 ans. Au parti socialiste, l’orpheline découvre une deuxième famille où la lutte permanente fait la fraternité:...