Il nous avait fait pleurer. Il y a longtemps. Il y a presque vingt ans lorsque nous étions jeune journaliste à Berne, il avait été le premier conseiller fédéral qu’on interviewait. On se souvient qu’il trouvait notre prose «digne du bulletin paroissial». Lui se rappelle que ce sont des idées un peu arrêtées sur les assurances sociales qui nous avaient valu un premier et finalement unique face-à-face râpeux.
Deux mémoires qui se rencontrent ne racontent jamais la même histoire, surtout quand l’une comptabilise davantage de kilomètres de vie que l’autre. Davantage de certitudes aussi.
Affaire classée
«Je suis content d’avoir contribué à votre carrière», dit-il, parce que c’est vrai qu’après lui et après avoir hésité à changer de métier, on n’a plus jamais eu peur de personne. «Une femme qui pleure ça m’émeut beaucoup… Mais pas longtemps», s’amuse l’ancien président de la Confédération. Psychothérapie achevée, on peut commencer.
«Ce n’est...