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Election au Conseil Fédéral: Fernand Mariétan soutient Pierre Maudet

Compétence ou compromis?, la chronique de Fernand Mariétan, ancien conseiller national PDC.

21 août 2017, 10:44
/ Màj. le 21 août 2017 à 18:00
Fernand Mariétan, ancien conseiller national.

Une drôle de course au Conseil fédéral a animé le creux de l’été. L’attention médiatique croissante a suscité des candidatures aussi rocambolesques qu’improbables.

Le contexte particulier d’une élection de ce type en fait l’un des rares moments où l’on identifie la politique suisse à des individus. Cela inspire des vocations plus ou moins crédibles. Et à ce jeu-là, ce ne sont pas forcément les meilleurs qui l’emportent. L’assemblée fédérale aime bien élire des candidats aux compétences pas toujours évidentes pour le poste visé.

Ce d’autant que – dans le pays des équilibres – la configuration géographique joue un rôle indéniable. Certes, on ne devrait pas élire le prochain sage parce qu’il est une femme ou un Tessinois ; mais l’appartenance jouera son rôle. Par ailleurs, l’expérience a souvent démontré que le parlement n’était guère enclin à propulser au Conseil fédéral des gens extérieurs au sérail. Ce qui s’est révélé parfois une erreur majeure, la pratique d’un exécutif n’ayant pas grand-chose à voir avec l’exercice législatif.

Enfin, les médias ont tendance à oublier que le corps électoral se limite aux 246 membres de l’Assemblée. Vous pouvez disposer d’un grand capital de sympathie dans l’opinion publique mais en l’occurrence, c’est le choix de vos pairs qui est déterminant. Sans compter les ambitions futures d’un collègue de parti qui va se positionner en fonction d’une prochaine échéance.

En l’occurrence, la Romandie est aujourd’hui surreprésentée avec trois élus sur sept alors que les italophones attendent un siège à Berne depuis dix-huit ans. Dans ce contexte étriqué, le PLR devrait logiquement favoriser un ticket à deux de manière à garder la main sur le choix de l’Assemblée tout en proposant une alternative. 

Cette démarche, relevant de la pure tactique politicienne risque bien de se faire aux dépens de Pierre Maudet. Or le Genevois a un profil taillé pour le Conseil fédéral, bien davantage que ses deux concurrents. Personnalité émergente, sa candidature offre du contenu, une vision pour le pays qui tranche avec le côté « Betty Bossi » (une recette pour chaque plat) de sa rivale vaudoise.

Seulement voilà, si la compétence d’un conseiller fédéral ne devrait pas se résumer aux seuls équilibres de région et de sexe, la configuration actuelle pourrait bien réduire la candidature Maudet à un simple tour de chauffe. Dommage ! 

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