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Disparitions en Valais: 307 personnes manquent toujours à l'appel

En Valais, 307 personnes sont portées disparues. La police cantonale a mis sur pied une procédure spéciale pour identifier plus rapidement les dépouilles retrouvées.

25 juil. 2017, 17:03
Sophie Pitteloud est la cheffe de la police scientifique qui est chargée de gérer les disparitions.

Les fiches sont parfaitement alignées dans quatre tiroirs métalliques. Chaque dossier comporte un rapport de police, des informations sur la disparition, un signalement, etc... Il y a en tout 336 rapports, un par personne portée disparue en Valais.

«Le chiffre exact est de 307 personnes. Vingt-neuf ont déjà été partiellement retrouvées», indique Sophie Pitteloud, cheffe de la police scientifique, avant de remettre précautionneusement une fiche à sa place. Certains documents manuscrits ou rédigés à la machine à écrire sur du papier jauni témoignent de l’ancienneté de la disparition. «Les cas vont de 1925 à aujourd’hui.»

 

La police cantonale conserve un dossier pour toutes les disparitions survenues en Valais. © Sabine Papilloud 

 

Un canton de montagne

Où sont passées ces personnes? «Nous sommes un canton de montagne. Nous pensons donc que la majorité des corps sont prisonniers des glaces, dans des crevasses ou des cours d’eau suite à un accident ou un suicide», relève la policière avant d’ajouter: «Certains cas peuvent être liés à des affaires criminelles». 

Certaines disparitions ne seront peut-être jamais élucidées, d’autres -comme très récemment les époux Dumoulin-, finissent par trouver un épilogue. Le réchauffement climatique et le recul des glaciers pourraient multiplier les corps rendus par la nature. Consciente de cette situation, l’équipe de la police scientifique a mis au point un processus détaillé pour répondre rapidement et efficacement lors de corps ou d’objets retrouvés. «Nous sommes assez avancés dans ce domaine», relève Sophie Pitteloud.

ADN systématiquement demandé

La police cantonale dispose d’un fichier avec de nombreuses informations. Depuis 2000, lors de chaque disparition, l’ADN des familles est prélevé et stocké afin d’accélérer le processus d’identification. «Si des familles notamment de l’étranger n’ont pas effectué le prélèvement, elles peuvent venir le faire quand elles le désirent. Il est évident que l’ADN est utilisé uniquement pour faire des comparaisons si un corps est retrouvé», prévient la spécialiste. En plus de l’ADN, la police demande et stocke également les dossiers dentaires et médicaux.

Un protocole très strict

Elle suit un protocole très strict lorsqu’une dépouille est annoncée. «Selon la configuration des lieux, nous nous rendons sur place. Si l’endroit est trop accidenté, c’est le groupe d’intervention qui se charge des premières mesures».

 

Il faut parfois sortir les grands moyens pour extraire les dépouilles. © Police cantonale valaisanne

 

Un gros travail se met ensuite en place pour restreindre les possibilités en effectuant des comparaisons par rapport au lieu présumé de la disparition, la date, d’éventuels objets retrouvés, etc... «Quand nous avons limité au maximum les possibilités, nous faisons procéder à une analyse ADN.» Si la comparaison n’est pas concluante, les ossements retrouvés sont répertoriés et stockés. «Parfois la détérioration fait qu’il est plus difficile d’obtenir un profil ADN et des analyses plus poussées doivent être menées.» 

 

Les objets retrouvés sont photographiés et stockés. © Sabine Papilloud 

 

Tsanfleuron, un cas exceptionnel

La cheffe de la police scientifique conclut en précisant que l’état de conservation des corps des époux Dumoulin est exceptionnel grâce à la glace dans laquelle les corps étaient pris ainsi qu’au bon réflexe de l’employé qui a immédiatement avisé la police. «Dans la majorité des cas, la nature, le soleil ou la prédation animale détériorent grandement les dépouilles» 
 

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