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Disparition: les glaciers valaisans regorgent de secrets

La découverte des époux Dumoulin sur le glacier des Diablerets rappelle d'autres histoires comparables. Et le phénomène devrait encore s’accélérer avec le recul des glaces. En Valais, près de 180 disparus en montagne n'ont jamais été retrouvés.

18 juil. 2017, 23:01
/ Màj. le 19 juil. 2017 à 05:30
Il y a près de 180 disparus dans les montagnes valaisannes depuis 1926. Sur la glacier d'Aletsch (photo), les corps de trois frères égarés en 1926 ont été retrouvés en 2012.

La montagne ne tue pas, des gens meurent en montagne. Mais si elle n’est pas meurtrière, elle est parfois cruelle, gardant pour elle ceux qui y ont rendu leur dernier souffle. L’histoire des époux Dumoulin en appelle d’autres, devenues plus fréquentes avec le recul des glaces.

Des centaines d’autres tragédies

Ces dernières années en Valais, ces découvertes se sont multipliées. Le glacier libère, les souvenirs reconstruisent, l’ADN confirme. On se souvient ainsi de la découverte en 2012 des dépouilles des trois frères Johann, Cletus et Fidelis, Ebener, disparus en 1926 sur le glacier d’Aletsch. De ces tragédies qui marquent l’histoire des villages car pour ceux qui restent, à la douleur de la perte s’ajoute celle d’un deuil impossible.

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Sur les 280 disparus répertoriés par la Police cantonale valaisanne depuis 1926, près deux tiers le sont en montagne. En France, sur le seul massif du Mont-Blanc, au moins 160 alpinistes n’ont jamais été retrouvés et dans les Grisons, le seul glacier du Mortertasch retiendrait encore 40 prisonniers.

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La colère, plutôt que l’apaisement

Et s’il y a fort à parier que la montagne ne reste pas longtemps silencieuse, et ce n’est pas forcément pour rassurer ceux qui restent. Car le temps fait son travail et les plaies, comme les crevasses, finissent par se renfermer. Mais alors qu’on s’était fait à l’idée que les morts lui appartenaient, la montagne décide de les recracher, comme disent vulgairement les scientifiques.

Et souvent, la colère prend le dessus sur l’apaisement. C’était le cas, en 2014, lorsque le Cervin rendait le corps de Jonathan Conville, un anglais de 27 ans disparu 34 ans plus tôt dans la face nord. Sa sœur Katrina, que nous avions pu joindre, nous confiait son désarroi. «Ça ne referme pas le livre. Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais choquée. Et puis j’étais furieuse. Furieuse parce qu’on l’avait retiré du plus des cercueils pour lui, la montagne.»Avec son autre sœur, elle avait dispersé les cendres de Jonathan au pied de la face nord du Cervin.

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Une année après, cette même montagne, rendait deux Japonais disparus en 1970. Sur les flancs de l’illustre cime, on espère toujours retrouver le corps de Lord Francis Douglas, mort en 1865 avec trois autres compagnons, quelques minutes après la première conquête du sommet. Une découverte qui pourrait résoudre en partie l’énigme de cette tragédie.

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Des objets vieux de 6500 ans

Parfois, la glace libère de véritables témoins de l’Histoire. C’était le cas en 2003 lorsque du côté du Schnidejoch à Ayent, des pièces, un carquois et des flèches datant de… 4500 ans avant Jésus-Christ ont refait surface.

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