Ce qui frappe, c’est le silence. La quiétude de la vallée qui s’éveille au printemps après la torpeur hivernale.
Pas de voiture, juste le murmure du pic et de la pelle qui ricoche sur les parois. Et la voix des quelques hommes qui depuis trois semaines s’affairent à rendre la destination à ses estivants.
Durant de longs mois, Derborence est resté isolé du monde. Comme chaque année. Mais l’hiver a été particulièrement rude pour la mythique, et pour beaucoup, angoissante route qui relie le paradis de Ramuz au reste du monde.
Une avalanche de plus de 20 mètres de haut a tout bloqué, comme des tonnes de roches et de cailloux. Et les cantonniers n’en ont pas fini. Car c’est tout au long de la saison qu’ils devront plusieurs fois par semaine ripoliner le goudron sans cesse jonché de tout ce que la nature renvoie du haut des falaises.