Il y a deux ans de cela, j’ai eu la chance de m’inscrire, un peu par hasard, à un cours de littérature francophone d’Afrique subsaharienne, c’est-à-dire un cours où ce ne sont pas les livres des traditionnels Camus et autres Zola qui sont étudiés, mais ceux d’auteurs francophones africains. Les débuts furent un peu intimidants, car je ne reconnaissais pas les noms d’auteurs confirmés qu’on me citait. J’ai pris alors conscience que ma connaissance de la littérature francophone se limitait en réalité à la littérature française, et j’en ai eu un peu honte. Mais une fois cette étape passée, je me suis rendu compte que c’était aussi une chance: tout un nouveau champ littéraire s’ouvrait à moi.
La première chose qui m’a frappée concernant cette littérature, c’est le rapport ambigu qu’entretiennent les auteurs avec leur langue d’écriture. Et pour cause: le français fut imposé par les colons, venus sur le...