Consentir à dénoncer. Par Abigail Seran

Il s’intitule «Le consentement» et dans ce mot tout est déjà dit. Ce livre, dont je n’ai, pour l’instant, lu que des extraits, à la fois me glace, m’interroge, mais surtout suscite ma plus profonde admiration pour son autrice. Cette femme de 47 ans, Vanessa Springora, installée dans la vie tant professionnellement (elle est éditrice d’une grande maison française) que personnellement (puisque mère d’un adolescent) a pris un risque important pour sa vie actuelle, d’exposer l’emprise à laquelle elle a été soumise dans sa prime jeunesse lorsqu’elle avait 13 ans.

Certes, MeToo est passé par là, Adèle Haenel s’est exprimée publiquement et a reçu une écoute effrayée et attentive et le procès d’Harvey Weinstein vient de démarrer, mais il n’en reste pas moins qu’il faut un sacré courage pour ne pas dire un courage certain pour se mettre ainsi à nu. Quand on constate comment l’écrivain mis en cause a...