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Conrad Briguet nous ouvre les portes de Changins

L’enseignement donné à Changins a contribué au bond en avant de la viticulture suisse et valaisanne. Ce centre de compétence national pour la formation supérieure des métiers de la vigne, du vin et de l’arboriculture regroupe trois écoles. Il reste quelques jours pour s’y inscrire. Visite guidée avec Conrad Briguet, son directeur.

16 juin 2019, 19:00
Conrad Briguet, directeur de Changins depuis 2006, a constaté une baisse d’étudiants valaisans dans les différentes filières. Si la formation ES est top pour un vigneron-encaveur, il manque encore des œnologues HES dans quelques grandes caves de bonne réputation.

Bien que située près de Nyon, l’école de Changins a indéniablement quelque chose de valaisan. Non seulement l’élite de nos vignerons-encaveurs est passée par là, mais Conrad Briguet, son directeur, est originaire de Lens. Mais trêve de chauvinisme primaire, c’est la qualité de l’enseignement dispensé par ce centre de compétence national qui nous a attirés.

Un site, trois écoles

Changins, c’est bien sûr le berceau des œnologues, mais pas que. L’Ecole Supérieure (ES) permet de devenir technicien viticulteur-encaveur. «C’est une formation indispensable à qui veut reprendre un domaine familial», affirme Conrad Briguet en nous baladant du vignoble attenant au bâtiment principal jusqu’aux salles de classe aux allures de laboratoire.

Clément Semaska, un français de la région de Côte-rôtie, et ses collègues dernière année HES, suivent un cours sur le choix des bouchons. @ Jean-Guy Phyton

Ce n’est pas Mathias Delaloye, qui a rejoint la direction de la cave Rive du Bisse à Ardon en 2015, qui dira le contraire. «L’ES donne un bagage très important pour tout ce qui est gestion, administration, management, marketing ou encore promotion des ventes», affirme celui qui, tout en occupant le poste de président du conseil d’administration de la cave familiale, est responsable de l’œnologie et de la stratégie commerciale. «J’ai appris à faire des business plans, des budgets pluriannuels, ce qui me permet de discuter sans complexes avec mes partenaires financiers. Des compétences qui m’ont bien rendu service lors du gel de 2017 par exemple, lorsqu’il a fallu négocier avec les banques.»

Pour Mathias Delaloye, «notre métier est en premier lieu un métier pratique et non théorique,
il ne faut surtout pas l’oublier. C’est pour cela que la phase CFC est à mon sens indispensable.»  @ DR


Selon cet ancien étudiant de l’ES «une bonne formation pratique de base suivie d’une école supérieure permet de jongler parfaitement entre la théorie et la pratique. Pour devenir un patron respectable et respecté, il faut connaître toutes les facettes du métier et il est important de commencer au bas de l’échelle.» Avec ses 15 ha de vignes, la cave des Rives du Bisse est assez représentative du milieu vitivinicole valaisan. «Nous sommes trop petits pour engager un directeur commercial. Trop grand pour risquer un déficit de connaissances. Nous n’avons pas les moyens de nous payer un laboratoire et sommes de toute façon obligés de recourir à un consultant extérieur pour les analyses.» Le trentenaire se félicite de son choix. «J’ai vu très peu d’entreprises en faillite pour avoir loupé une cuve de fendant, mais énormément d’exploitations ont sombré par défaut de gouvernance. En tant qu’entrepreneur, je peux me reposer sur les connaissances acquises à l’ES.»

Bachelor et Master

On l’a dit, le centre de Changins est surtout réputé pour sa filière œnologique de la HES. Les élèves qui la suivent obtiennent un Bachelor of Science HES-SO en viticulture et œnologie. «Unique en Suisse, ce Bachelor est reconnu par l’Organisation internationale de la vigne et du vin», explique Conrad Briguet. Cette formation est également très prisée par les ressortissants étrangers, «on pourrait en accueillir beaucoup plus, mais nous veillons à garder 2/3 des places pour les Suisses», relève le directeur tout en nous présentant Clément Semaska, un Français de la région de Côte-rôtie.

 

Aleid Shadi a connu Changins par sa tante Hama Aleid Germanier, œnologue à Vevey. @ Jean-Guy Phyton


«La collaboration que nous entretenons avec la Station de recherches (agroscope Changins-Wädenswil ACW), notamment au niveau des domaines et de la cave (6000 m2 de vignes travaillés en bio mais autour de 40 000 litres d’encavage en comptant divers fournisseurs de vendanges), permet une formation pratique que d’autres universités ne peuvent offrir et qui est très recherchée.»
 

Laura Francioli teste la qualité d’un bouchon…  @ Jean-Guy Phyton

 

…tandis que Grégoire Malgarini identifie des insectes prélevés dans le sol d’une parcelle du domaine viticole de Changins. @ Jean-Guy Phyton


Bachelor en poche, on peut affiner ses connaissances via un Master of Science in Life Sciences HES-SO orientation viticulture et œnologie. «Nous sommes les seuls à offrir un Master réunissant la viticulture et l’œnologie. Les titulaires de ce Master jouissent d’un fort pouvoir d’analyse et d’une vision globale de ces deux branches.» Les cours sont interactifs, on peut les suivre à temps partiel ou en continu.
 

Moment de stress pour cet élève en plein examen pratique. @ Jean-Guy Phyton

 

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Changins prépare aussi aux examens de Brevets fédéraux et Maîtrises fédérales de viticulteur (trice), caviste ou arboriculteur (trice), «Cette filière permet aux candidats de certifier leurs compétences en tant que chef d’entreprise», rappelle Conrad Briguet. 

Autre volet: l’Ecole du vin s’adresse aux amateurs et/ou professionnels désireux de perfectionner leurs connaissances via des formations continues. On peut également obtenir un Brevet fédéral de sommelier (ère).
 

Rejoignez Swiss Wine Valais Community, le cercle d’amoureux des vins du Valais
https://www.lesvinsduvalais.ch/community/

 

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