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Climat: des chercheurs vont analyser la mémoire du glacier du Grand Combin, en Valais

Afin d’analyser la mémoire de glace de la Terre, des chercheurs vont extraire des carottes du glacier du massif du Grand Combin. L’expédition est partie ce lundi et doit durer entre huit et dix jours.

14 sept. 2020, 17:30
A 4100 mètres d'altitude, une équipe de huit personnes se chargera d'extraire trois carottes de glace parallèle.

Des chercheurs veulent extraire des carottes du glacier du massif du Grand Combin, situé entre le val de Bagnes et celui d’Entremont en Valais, afin de conserver et d’analyser la mémoire de glace de la Terre. Menée dans le cadre du projet international Ice Memory, l’expédition qui part ce lundi doit durer entre huit et dix jours.

A 4100 mètres d’altitude, une équipe de huit personnes se chargera d’extraire trois carottes de glace parallèle. Les prélèvements descendront jusqu’à 80 mètres, selon un communiqué de l’Institut Paul Scherrer PSI, laboratoire de recherche multidisciplinaire de la Confédération. "A cette profondeur, nous atteindrons le lit rocheux, précise la cheffe de l’expédition Margit Schwikowski, spécialiste en chimie de l’atmosphère, citée dans le texte.

«Nous ne pouvons pas encore dire quel sera l’âge des informations que nous tirerons de ces carottes de glace. Il se peut qu’elles remontent à quelques centaines d’années, voire plusieurs milliers d’années», ajoute la responsable du laboratoire de chimie de l’environnement au PSI.

Il faudra toutefois attendre l’analyse précise des carottes de glace pour répondre à cette question.

Des particules emprisonnées

Les profondeurs des couches de glace renferment entre autres des gaz et des particules qui datent d’un passé lointain et dont l’analyse permet entre autres d’obtenir des informations sur la composition de l’atmosphère terrestre à des époques antérieures. Ce qui permet entre autres de tirer des conclusions sur les variations climatiques.

 

 

Ces carottes de glace pourraient aussi renfermer d’autres dépôts et résidus «dont nous ne savons encore rien, mais qui pourraient nous permettre à l’avenir de répondre à certaines questions scientifiques», souligne Margit Schwikowski. Et de lister la possibilité de trouver des résidus d’ADN (patrimoine génétique) permettant de conclure à l’existence d’êtres vivants encore inconnus, voire de microorganismes congelés susceptibles de fournir des informations sur des écosystèmes entiers du passé.

Les glaciers, des archives en danger

Le projet Ice Memory a été lancé par une équipe franco-italienne soutenue par la Fondation Université Grenoble Alpes et d’autres partenaires scientifiques, détaille le communiqué de l’institut. Son objectif est d’extraire des carottes de glace des glaciers menacés et les conserver ensuite dans une cave creusée sous la neige en Antarctique.

Les hauts plateaux de l’Antarctique, où il règne en principe des températures inférieures à -50° Celsius, sont considérés comme l’un des congélateurs naturels les plus fiables de la planète. La Suisse est impliquée elle aussi dans ce projet, soutenu entre autres par l’UNESCO.

L’objectif des scientifiques est d’y constituer une sorte de bibliothèque mondiale d’archives glaciaires issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique, pour donner aux générations futures la possibilité d’étudier les conditions environnementales et les variations climatiques du passé. Des forages sur le Mont-Blanc en France en 2016 ainsi que sur l’Illimani en Bolivie en 2017 ont notamment déjà été effectués dans le cadre de ce projet.

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