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Choisir un métier à 13-14 ans: pas simple

En marge du salon Your Challenge qui a lieu cette semaine à Martigny, une conseillère en orientation souligne qu'il faut dédramatiser le moment où le jeune décide de sa voie professionnelle.

19 févr. 2018, 06:30
Pour fixer leur choix, certains jeunes observent le taux d’employabilité de la profession visée.

Dédramatiser. Véronique Claivoz, psychologue conseillère en orientation au cycle de Saint-Guérin à Sion, applique régulièrement cette technique avec les adolescents en quête de leur voie professionnelle. «Ne pas savoir quel métier choisir engendre souvent du stress. J’explique aux jeunes concernés que la profession sur laquelle ils porteront leur choix ne sera pas un coup de foudre. C’est un long processus qui se construit», explique-t-elle.

Elle précise encore aux adolescents qu’il n’y a pas de mauvais choix. D’ailleurs, 85 à 90% des personnes changent au moins cinq fois de fonction professionnelle ou de métier, selon la conseillère en orientation. «Imaginer que l’on choisit une profession pour la vie fait partie des fausses croyances», ajoute Véronique Claivoz.

Déterminer les domaines d'intérêt

Personne ne peut être certain d’avoir fait le bon choix. «Ce n’est pas un stage de cinq jours qui va définir à coup sûr que cette profession conviendra à la personne.» Et Véronique Clavoz de préciser aux jeunes que plusieurs métiers peuvent leur plaire. «L’être humain est tellement riche. Je prends souvent l’exemple des facettes d’un diamant pour expliquer cela. Chaque personne a plusieurs facettes.»

Lors du premier entretien avec le jeune – entrevue facultative, individuelle et confidentielle –, la conseillère en orientation réalise «son anamnèse (ndlr. le parcours de la personne)». A l’aide de différents outils, via des tests de personnalité par exemple, l’adolescent peut déterminer ses domaines d’intérêt. «Dans chacun, il existe une liste de professions», ajoute Véronique Claivoz.

En moyenne, les jeunes suivent deux à trois entretiens de 45 à 50 minutes avant de trouver une idée de voie professionnelle. «Mais c’est clair que nous ne pouvons pas aller plus vite qu’eux au niveau de leur maturité. Si un jeune est complètement immature et démotivé, il aura de la peine à trouver une voie professionnelle.»

L’employabilité, un facteur de choix pour certains

Si certains adolescents fondent leur choix de métier par rapport à leurs intérêts et capacités, d’autres préfèrent tabler sur le facteur de l’employabilité ou du salaire de la profession envisagée. «C’est vrai que certains commencent par regarder le taux de chômage dans telle ou telle filière.Ce sont souvent des adolescents qui viennent de famille au petit revenu ou dont les parents sont au chômage», précise Véronique Claivoz.

Pour la conseillère en orientation, le choix d’une profession est plus complexe aujourd’hui qu’il y a une vingtaine d’années. «Non seulement les situations familiales sont parfois compliquées, mais les associations professionnelles augmentent toujours plus leurs exigences.»

Ainsi, les élèves s’en sortant bien au niveau scolaire n’auront pas de souci pour leur vie professionnelle tandis que ceux qui ont des difficultés auront de la peine à décrocher une place d’apprentissage par exemple. «J’ai vraiment l’impression que nous sommes dans une société à deux vitesses», conclut Véronique Claivoz.

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