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Cheminée: une interdiction pour éviter un drame

En 2019, à Vollèges, Grône et Leytron, trois explosions dans des maisons familiales obligent désormais l’Etat à interdire l’utilisation de certains types de chauffage des années 80 très minoritaires dans le canton. En attendant leur révision et pour éviter un drame bien plus grave.

29 déc. 2019, 17:00
A Grône, l'explosion de la cheminée munie d'un convecteur à eau chaude avait détruit la maison et fait deux blessés.

Trois explosions en moins d’une année dans des maisons familiales avec un point commun: le même type d’appareil de chauffage, soit une cheminée de salon à bois équipée d’un convecteur à eau chaude dont l’installation remonte aux années 80. Ç’en est trop pour la justice, la police et l’Office cantonal du feu qui passent d’une mise en garde il y a quelques mois à une recommandation stricte aujourd’hui. «Nous demandons aux propriétaires qui en ont de cesser de les utiliser avant qu’un contrôle technique complet ne soit réalisé», explique Steve Léger, porte-parole de la police cantonale. 

 

 A Vollèges, l’explosion avait eu lieu le 20 janvier 2019 alors que la famille était absente de la maison. 

 

Dizaines de cas potentiels sur 140 000 installations

Si, pour l’instant, le nombre exact de ce type de chauffage n’est pas possible à donner, il reste très minoritaire sur les 140 000 installations de chauffage que compte le canton. «Après les explosions de Vollèges et de Grône, nous avons demandé un inventaire précis à tous les maîtres ramoneurs concessionnés. Celui-ci est en train d’être réalisé et on peut parler de dizaines de cas plutôt que de milliers», explique Jacques Magnin, chef de l’Office cantonal du feu. L’absence d’inventaire précis s’explique par le fait que le problème concerne la partie hydraulique de l’installation et pas sa partie thermique. «Les ramoneurs contrôlent et nettoient surtout la partie thermique, mais ici c’est la transformation de l’eau en vapeur d’eau qui pourrait avoir causé ces explosions.» 

 

A Grône,  le 17 mars 2019, l’explosion avait fait deux blessés dans la maison du vice-président de la commune Eric Morand.

 

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Interdictions de faire du feu prononcées

Depuis mars et les deux premières explosions, des dizaines de contrôles ont déjà été effectués et des interdictions de faire du feu prononcées. «Nous avons aussi une dizaine de cas qui ont reçu le double contrôle demandé, soit par un ramoneur, puis par un installateur sanitaire pour la partie hydraulique. Mais il est possible que des habitants ne sachent même pas qu’ils possèdent ce type d’installation. Au moindre doute, il faut donc qu’ils contactent l’office du feu ou le ramoneur du secteur», précise Jacques Magnin.

 

A Leytron, l’explosion du 20 décembre dernier a alerté les voisins. «Tout le quartier a tremblé.» Elle a fait un blessé.

Pas d’interdiction pour les modèles d’aujourd’hui

Car le danger mortel est bien réel comme pour chaque explosion. «A Vollèges, la famille était absente au moment de l’explosion. A Grône, il y a eu deux blessés et un à Leytron. Mais nous avons eu beaucoup de chance. Avec le Ministère public, la police cantonale et l’Office cantonal du feu, nous lançons cet appel clair pour ne plus utiliser ce type d’installation sans contrôle préalable.» Par contre, comme l’enquête est en cours, Jacques Magnin ne peut pas dire de manière précise les raisons de ces explosions aussi rapprochées. «C’est aux autorités judiciaires de déterminer les circonstances exactes de ces trois cas et leurs conséquences.» Pas question non plus d’interdire la vente aujourd’hui de ce type de chauffage qui existe toujours. «A priori, ce sont ceux des années 80 qui posent problème», répète Jacques Magnin. 

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