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Valais: un base jumper équipé d’un wingsuit se tue en sautant du Haut de Cry

Un accident de wingsuit a coûté la vie à un Jurassien de 52 ans domicilié à Fribourg. C’est le premier drame de ce type sur cette zone, à cheval entre les communes de Chamoson et Ardon, où le base jump est pratiqué depuis une quinzaine d’années.

04 sept. 2018, 18:01
Les recherches ont été entamées en fin de matinée mardi pour se terminer dans l'après-midi.

Lorsque le corbillard emmène le corps du malheureux depuis le pied des falaises surplombant Chamoson, il est 15 heures ce mardi. La victime, un base jumper équipé d’un wingsuit, est un Jurassien de 52 ans, domicilié à Fribourg. Il s’était élancé du Haut de Cry, en compagnie de deux autres adeptes de la discipline, aux alentours de 10 heures du matin. Ce sont eux qui ont donné l’alerte.

L’intervention d’Air Glaciers et de la police cantonale a pris fin aux alentours de quinze heures.

 

Un premier accident de wingsuit sur ce spot

«C’est un grand malheur», lâche le conseiller communal Mike Favre, chargé de la sécurité, qui redoutait la venue de ce jour. Il s’agit du premier accident mortel de ce type sur cette zone, à cheval entre les communes d’Ardon et de Chamoson. «Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avions jamais eu d’ennui». De son lieu de vacances, ce dernier indique que depuis dix ou quinze années, une poignée de base jumpers et d’adeptes du vol en wingsuit s’élancent du Haut de Cry.

Leurs exploits sont d’ailleurs visibles sur Youtube en quelques clics. La durée de ces vols filmés avoisine les deux minutes. Ce qui en dit long sur la distance parcourue.

Des conditions parfaites

«La zone de recherche était étendue», explique d’ailleurs un policier sur les lieux. Le communiqué des forces de l’ordre le confirme en fin d’après-midi. La personne décédée a été retrouvée à 1200 mètres d’altitude, dans le secteur de la Routia, alors qu’il avait entamé son vol à une altitude de 2969 mètres.

Géraldine Fasnacht est parmi les habitués de ce spot. Elle s’est élancée par deux fois du Haut de Cry la semaine dernière encore. Pour elle, impossible de dire ce qui s’est mal passé aujourd’hui, alors que les conditions étaient parfaites. «Au final, c’est tristement le premier accident, et c’est malheureusement un accident mortel, alors qu’on saute de cet endroit depuis quinze ans», relève la wingsuiteuse.

 

La pointe rocheuse ci-dessus marque généralement la fin du vol des wingsuiteurs depuis le Haut de Cry. 

«Nous ne voulons pas devenir le Lauterbrunnen du Valais»

Du côté de l’office du tourisme, si l’existence de ces sauts est connue, on se garde bien de communiquer sur cette activité «pas très courante et qu’on ne peut pas contrôler». «Nous ne voulons pas devenir le Lauterbrunnen du Valais», lance Mike Favre. Le spot reste donc un peu secret et se partage entre gens du milieu.

«A mon avis, tenter d’interdire cette pratique serait ridicule. Cela pourrait même produire un appel d’air», continue le conseiller communal, qui a souhaité rencontrer les adeptes de cette discipline pas tout à fait comme les autres pour en apprendre davantage et créer le dialogue. «Au final, j’ai eu affaire à des gens qui ont la tête sur les épaules. Nous avons décidé de laisser libre cette pratique, qui ne met pas en danger autrui».

Les recherches enteprises par Air Glaciers, la Maison FXB du sauvetage et la police cantonale ont permis de retrouver la personne décédée aux alentours de 13 heures. Le Ministère public a ouvert une enquête pour éclaircir les circonstances de cet accident.

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