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Chablais: il menaçait d'exposer leurs photos nues dans les rues de Monthey, quatre ans de prison et expulsion pour le violeur

Un Portugais de 33 ans a été condamné à quatre ans de prison et à être expulsé par le Tribunal de Vevey. Il avait fait chanter deux Chablaisiennes, les menaçant de placarder des photos compromettantes dans les rues de Monthey. Il avait obtenu, en échange, des relations sexuelles. Le juge a considéré qu'il s'agissait de viols.

04 déc. 2018, 22:00
L'homme, père de trois enfants, encourait sept ans de prison. Il sera expulsé pour huit ans du territoire suisse (illustration).

Le Tribunal criminel de Vevey (VD) a reconnu un maître-chanteur coupable de viol, de contrainte sexuelle et d’extorsion qualifiée pour avoir abusé de deux femmes qu’il avait convaincues de lui envoyer des photos d’elles nues. Condamné à quatre ans de prison, l’homme de 33 ans sera renvoyé au Portugal.

«S’il n’a pas exercé de violence physique sur ses victimes, il les a mises hors d’état de résister par les graves menaces qu’il a proférées, et ce de façon répétée», a déclaré mardi le président du tribunal de l’Est vaudois Franz Moos dans une lecture de jugement fleuve de près d’une heure. Il a détaillé les raisons pour lesquelles les huit relations sexuelles entretenues sous la contrainte doivent être considérées comme des viols.

La Cour criminelle a ainsi suivi la procureure Laurence Brenlla sur cet aspect déterminant dans la fixation de la peine. Celle-ci a cependant été arrêtée à quatre ans de prison ferme (assortie d’une expulsion du territoire suisse d’une durée de huit ans), soit une sanction près de deux fois moins lourde que les sept ans de réclusion requis la veille par la représentante du Parquet.

Plus d'un an de préventive

L'homme accusé de viol à l’encontre de deux femmes du Chablais rencontrées par internet en 2016 était en détention préventive depuis quinze mois. «Le risque de récidive a été jugé faible pour les actes d’ordre sexuel, mais plus présent avec des personnes faibles ou influençables», a poursuivi le président Moos.

Ce dernier a relevé la «lourde culpabilité», le «fonctionnement relationnel pervers» et «l’intelligence limitée» de ce père de trois enfants à la responsabilité «pleine et entière». Le trentenaire avait menacé de diffuser largement les photos qu'il avait obtenues de ses victimes nues si celles-ci n’entretenaient pas de rapports sexuels avec lui.

«Juste pour faire peur»

«C’était juste pour lui faire peur», s’est-il défendu en vain lundi face à la Cour criminelle de Vevey. Le prédateur sexuel a été reconnu coupable d’extorsion qualifiée pour s’être vu verser un total de 1400 francs par l’une des deux femmes après l’avoir menacée de placarder les clichés compromettants dans les rues de Monthey.

Rentière AI, la victime avait fini par déposer plainte après que le maître chanteur lui avait demandé plusieurs milliers de francs en vue d’une véritable suppression des photos litigieuses. Il l’avait aussi menacée de lui crever ses pneus de voiture ou de se rendre chez elle.

En février 2017, les menaces avaient franchi un cap lorsque le prédateur avait signifié à sa deuxième proie – également de nationalité portugaise – qu’il s’en prendrait à elle physiquement, ainsi qu’à ses amis ou son fiancé si elle ne donnait pas suite à ses demandes.

«On a bien rigolé»

«Je me rendais bien compte que ce que je faisais était grave, mais je ne pensais pas qu’il y aurait des conséquences pénales», a déclaré lundi le jeune père de famille face à ses cinq juges. Il a cependant tenu à préciser que les menaces avaient été proférées uniquement par textos.

«Quand on se retrouvait face à face, j’ai toujours respecté quand elles refusaient quelque chose. Tout était normal: on parlait de tout et de rien, de la vie, on rigolait et on fumait même des cigarettes à la fin.» «C’est vrai qu’on a rigolé», a reconnu la première plaignante. «On a fumé oui», a concédé la seconde.

Appels à l'étude

Les yeux rougis au moment de prendre congé de sa famille, présente dans la salle d’audience, le condamné devra verser 13 000 francs à chacune des deux femmes, et rembourser les 1400 francs extorqués à la première, conformément à l’accord financier conclu avant le procès.

«Tout le monde est sous le choc en raison de cette mesure extrêmement brutale qu’est l’expulsion», a réagi l’avocat du trentenaire, Me Ludovic Tirelli. «Mon client est très éprouvé par cette affaire, nous verrons s’il a la force d’aller plus loin.» Le Ministère public se réserve aussi la possibilité de faire appel de ce jugement, a confié la procureure Laurence Brenlla à Keystone-ATS.

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