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Centre LMC de Granges: des conditions de détention jugées médiocres

La Commission nationale de prévention de la torture pointe du doigt les conditions de détention administratives au centre LMC de Granges qu'elle juge médiocres.

06 juin 2019, 14:57
Le régime du centre de Granges est trop restrictif au vu du caractère non pénal de ce type de détention, selon la Commission nationale de prévention de la torture.

Les mesures prises pour améliorer les conditions de détention au centre LMC à Granges sont "insuffisantes", selon la Commission nationale de prévention de la torture. Pour le Conseil d'Etat, difficile de faire mieux en attendant le nouveau bâtiment prévu à Sion.

La Commission nationale de prévention de la torture (CNPT) estime que des changements importants sont nécessaires pour rendre les conditions de détention administratives "conformes aux normes nationales et internationales". Le régime est trop restrictif au vu du caractère non pénal de ce type de détention, écrit-elle jeudi dans un communiqué.

Les personnes détenues au centre LMC de Granges passent entre 19 et 20 heures par jour en cellule. La CNPT avait pourtant recommandé au Conseil d'Etat valaisan un enfermement seulement durant la nuit, comme c'est le cas dans d'autres établissements du même type.

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Contacté par Keystone-ATS, le conseiller d'Etat Frédéric Favre indique que l'infrastructure existante ne permet pas d'améliorer la situation. Il précise que les personnes en attente de renvoi préfèrent souvent rester tranquilles et à l'écart.

La commission a aussi recommandé "d'assouplir le régime des visites et de faciliter les contacts avec le monde extérieur, notamment en introduisant un usage limité du téléphone portable. Là non plus, elle n'a pas été entendue. Il s'agit d'un principe de précaution et de sécurité dans un établissement réunissant des personnes qui ont parfois commis des délits, indique le chef du département de la sécurité.

Stratégie pénitentiaire 2030

Le Conseil d'Etat a en revanche renoncé à placer des femmes et des mineurs au sein de l'établissement, ce qui satisfait la CNPT. Celle-ci salue également la création d'une salle permettant aux détenus de prendre les repas en commun et d'un atelier d'occupation. Tous deux sont prévus d'ici la fin de l'année, précise Frédéric Favre.
Un nouvel établissement de détention administrative est prévu en 2022 à Sion. Il fait partie de la "stratégie pénitentiaire 2030" du canton. Une réforme estimée à quelque 90 millions de francs, avec la construction de nouveaux bâtiments et l'adaptation de certains autres.

Depuis 2010, la CNPT a visité cinq fois le centre LMC de Granges. En 2018, lors d'un entretien avec le Conseil d'Etat, elle a dit ses préoccupations et recommandé des mesures urgentes.

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