La police cantonale a commencé vendredi le tournage d’un clip vidéo de prévention contre les dangers de la conduite sous l’influence de l’alcool et des stupéfiants, mais aussi des médicaments et en état de fatigue.
«Nous avons choisi ce thème pour les fêtes de fin d’année, après avoir enregistré récemment pas moins de six retraits de permis liés à des drogues en un seul week-end», note Laetitia Rouvinez, porte-parole de la police cantonale. «Le nombre de retraits de permis n’est pas en hausse, mais nous voulons sensibiliser les conducteurs aux risques qu’ils encourent et font courir aux autres usagers», indique-t-elle
Mélanges explosifs
En 2017, 27% des accidents étaient dus à l’alcool, contre 3,4% à cause de la fatigue, 0,7% à cause des stupéfiants et 0,3% à cause des médicaments. Si ces deux derniers fléaux se situent en dessous de 1%, ils n’en demeurent pas moins inquiétants de par leur marge de progression.
«Je constate que je dois investiguer de plus en plus de cas de conduite avec de la drogue», révèle Nicolas Donzé. «En 2004, je traitais trente cas par an, contre 365 actuellement», calcule le biologiste de l’Hôpital du Valais qui traite les dossiers des conducteurs valaisans déclarés positifs.
Même si les statistiques ne font pas craindre une explosion d’infractions en fin d’année, la police valaisanne veut tout faire pour éviter que cela ne devienne le cas. «Il faut éviter d’associer les médicaments et l’alcool. Et proscrire le mélange alcool et drogues», note Laetitia Rouvinez.
270 permis retirés à cause de la drogue
Mais que disent les chiffres? Si l’an dernier, plus de 1100 permis de conduire ont été retirés pour conduite en état d’ébriété, les consommateurs de stupéfiants ont été 270 à perdre leur bleu durant la même période. Et en 2018, les adeptes du cannabis et autres produits prohibés sont déjà plus de 250 dans cette situation.
Pour avoir un tableau complet de 2017, il faut encore ajouter 64 permis retirés pour cause de fatigue au volant (une trentaine pour 2018) et 11 permis à cause de médicaments (5 actuellement).
Matériel dernier cri pour dépister
Ces chiffres pourraient bien grimper ces prochaines années, car pour dépister les signes de fatigue ou de consommation de drogue, les patrouilles de la police disposent de matériel dernier cri.
La panoplie de vérification que le gendarme emporte avec lui en patrouille laisse peu de chances de passer entre les mailles du filet. Le Nouvelliste Sacha Bittel
Alcool, opiacés, amphétamines, MDMA, cannabis, cocaïne et autres drogues de synthèse: la police cantonale est à même aujourd’hui de confondre les contrevenants avec à bord de ses véhicules des alcootests, mais aussi de nouveaux systèmes de dépistage de drogues et médicaments aussi rapides qu’économiques.
De plus, ces patrouilles de police sont formées par Nicolas Donzé. Ces cours traitent aussi bien de la neurobiologie du cerveau que de la connaissance des différentes drogues, leurs effets et leurs symptômes. Pour ce spécialiste, «rouler sous l’influence de certains médicaments revient à se promener avec une Kalachnikov et tirer au hasard.»