Les opinions politiques, c’est comme l’amour. Ça se monnaie parfois mais jamais ça ne s’achète. Alors même si, depuis quelques jours, il est de bon ton dans les salons de s’offusquer – certains même s’inquiètent – du fait que Christoph Blocher veuille faire main basse sur deux journaux locaux, le «Lausanne Cité» et le «GHI» du bout du lac, pour en faire les bras armés de l’UDC et de ses thèses anti-européennes, anti-étrangers, anti-tout, le risque semble plus entrepreneurial qu’idéologique. Parce qu’on ne peut pas tout acheter.
Oui, peut-être un journal, mais sûrement pas l’opinion car même si celle-ci est censée être le produit d’une réflexion, elle a paradoxalement son centre névralgique au cœur du ventre. Vous savez, là où virevoltent les petits papillons quand on est amoureux ou qu’on croit l’être. L’opinion, elle peut se tordre, se contorsionner, se questionner et parfois fléchir un peu, mais pas s’acheter complètement....