Le pas pressé, Gustave Savioz survole la route bitumeuse qui borde le grand bisse d’Ayent. Le président du consortage s’engage alors sur «son» sentier de 15 kilomètres qui relie le barrage de Tseuzier aux Mayens d’Arbaz. Tête baissée, allure calibrée, on lui emboîte le pas.
Après quelques franches foulées, on manque de le heurter. L’homme s’est arrêté. Il regarde fixement devant lui. La contemplation a crucifié la hâte. «La sérénité, c’est ici qu’on la trouve», lâche-t-il en balayant les environs d’un revers de main. De ce geste, il ôte le voile de la précipitation qui recouvrait nos yeux. Les racines caressent le chemin recouvert de ces brindilles pourpres et de ces cailloux piétinés devenus prisonniers de la terre. Sur le côté, l’or bleu luit de quelques rayons de soleil. Ils se sont frayé un chemin au travers des branches qui couvent leur lopin de paradis. La nature est belle. «Les...