Il est 19 heures quand l’annonce est tombée. Dans les rédactions du monde entier, c’est l’ébullition. Il faut changer les unes, revoir entièrement les priorités du jour. Sauf au «Nouvelliste».
Hermann Pellegrini, alors rédacteur en chef du quotidien valaisan, raconte que ce fameux 9 novembre 1989, le journal passe tout bonnement à côté de la chute du mur de Berlin. «Le patron André Luisier et moi étions à l’étranger lorsque nous avons appris la chute du mur. André a appelé la rédaction vers 11 heures du soir mais les deux journalistes de permanence n’avaient pas reçu la nouvelle…»
En 1989, la chute du mur de Berlin avait donné des idées au dessinateur Casal. © Le Nouvelliste
Le journal est en impression. C’est trop tard. Les lecteurs du «Nouvelliste» se réveilleront avec le souvenir du tremblement de terre de 1946, mais rien sur Berlin. «Les deux journalistes se sont pris une sacrée brossée», s’amuse encore Hermann Pellegrini. D’autant qu’André Luisier n’hésitait pas à retenir le journal s’il sentait que quelque chose se tramait. En 1969, le premier pas sur la Lune, pourtant à 3 h 56 du matin, était déjà raconté dans les colonnes du jour.
L’erreur de Berlin est rattrapée au matin du 11 novembre. «Berlin ist wieder Berlin», deux jours plus tard, mais «wieder Berlin» quand même.