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Groupe Mutuel: du bénéfice malgré la baisse des assurés

Le Groupe Mutuel a perdu plus de 90 000 clients de son assurance obligatoire en 2018. Ce qui ne l’a pas empêché de boucler ce dernier exercice sur un bénéfice de 308 millions de francs.

15 mai 2019, 11:00
/ Màj. le 15 mai 2019 à 18:07
Pour son premier exercice comme holding, le Groupe Mutuel a réussi à dégager un bénéfice impressionnant de plus de 300 millions de francs.

L’an passé, le Groupe Mutuel n’a pas pu freiner la fuite de ses clients titulaires d’une assurance obligatoire de soins. «Leur nombre a chuté à 981 160, soit une baisse de 8,7%», a confirmé ce mercredi devant la presse le directeur général Paul Rabaglia. Ce recul intervient après deux exercices déjà marqués par une forte érosion avec une perte totale de 288 000 assurés en trois ans, soit moins 22,7%.

A lire aussi: Le Groupe Mutuel a perdu 288 000 assurés en trois ans

L’obligation légale de renforcer les réserves – trop basses et inférieures à celles d’autres caisses à l’époque – qui a contraint l’assureur de revoir à la hausse ses primes (+10% en moyenne) explique ce phénomène. «L’assuré de base est évidemment sensible à la prime à payer. Et cela a forcément mené à une certaine volatilité dans notre portefeuille», rajoute la présidente Karin Perraudin. De plus, si les assurances complémentaires ont certes progressé l’année dernière avec plus d’un milliard de produits, elles ont par contre souffert d’une perte sur placements de capitaux de plus de 80 millions. «Le résultat des assurances complémentaires, hors placement, reste positif à hauteur de 73 millions.»


Un bénéfice de 308 millions de francs quand même

Malgré cette perte importante d’assurés, Paul Rabaglia a tout de même pu annoncer un bénéfice au moment de dresser son dernier bilan en tant que CEO du Groupe Mutuel. «Les résultats financiers sont très bons et nous permettent de renforcer la solidité de l’entreprise.» La société devenue holding au 1er janvier 2018 a en effet bouclé cet exercice sur un bénéfice de 308 millions de francs. Un résultat consolidé qui s’explique en partie par la nette progression des assurances entreprises – 1000 unités de plus pour plus de 23 000 clients – mais aussi par la très faible hausse des coûts de la santé qui a influé positivement sur le bilan financier. L’année dernière, le montant des factures LAMal traité par les assureurs maladie du groupe a ainsi totalisé 4,5 milliards de francs.

Coûts de la santé: moins de 1% de hausse en 2018

En effet, les indicateurs actuels fournis par SantéSuisse démontrent une hausse inférieure à 1% en 2018 alors qu’elle se situait en moyenne entre 4 à 5% par année depuis l’introduction de l’assurance obligatoire des soins en 1996. «Cette situation inattendue et plutôt positive pour les citoyens, explique donc également en partie l’excellent résultat technique d’assurance LAMal du Groupe Mutuel dont profiteront évidemment les assurés», confirme la présidente du groupe Karin Perraudin.

Les clients de l’assurance obligatoire des soins du groupe peuvent-ils espérer obtenir un retour sur bénéfice? Paul Rabaglia affirme que le groupe va explorer toutes les pistes mais que cet excellent résultat comptable contribuera à renforcer encore un peu plus l’assise financière de l’assureur valaisan. «Ce bénéfice va ainsi retourner aux assurés. Par exemple en permettant une atténuation d’éventuels ajustements futurs de leurs primes.» Celles de 2020 seront discutées à la mi-juillet.

Tendance positive en 2019

Le Groupe Mutuel veut en tout cas croire aujourd’hui en un avenir plus radieux. «Ces quatre premiers mois de 2019 démontrent que la tendance est plutôt positive», explique Paul Rabaglia. Et que les pertes de ces derniers mois qui ne concernaient que l’assurance de base devraient bientôt être oubliées. «Avec les complémentaires, ce sont plus de 1,3 million de clients qui continuent de nous faire encore confiance pour un chiffre d’affaires de 5,6 milliards de francs. Ce qui fait de notre groupe le troisième du pays, derrière Helsana et la CSS», rappelle la présidente Karin Perraudin qui évoque les enjeux actuels du groupe «Nous nous trouvons aujourd’hui dans une période de stabilisation et de consolidation qui nous a permis de travailler sur la qualité du service, sur le renforcement de la gouvernance et le développement d’un programme d’innovation et de transformation digitale.» Un programme que va justement suivre et concrétiser Paul Rabaglia dans ses nouvelles attributions, puisqu’il est remplacé comme CEO du groupe par Thomas Boyer dès cet été.

A lire aussi: Thomas Boyer succède à Paul Rabaglia comme CEO du groupe Mutuel

Aucun impact sur le personnel
«La croissance est toujours positive.» La présidente Karin Perraudin estime que le Groupe Mutuel n’a pas grandi trop vite et que l’économie valaisanne a bien pu profiter de cet essor. Le groupe basé à Martigny a d’ailleurs continué d’engager et emploie aujourd’hui plus de 2200 collaborateurs dont 1300 travaillent en Valais à parts presque égales entre Martigny et le nouveau siège de Sion. «Nous n’avons donc pas réduit la voilure suite à la perte de volume. Bien au contraire», démontre Karin Perraudin qui tient aussi à tordre le cou aux rumeurs qui laissaient entendre que plusieurs collaborateurs étaient victimes de burn-out. «Je n’aime pas les rumeurs et fais confiance aux faits qui contredisent ces rumeurs.» Ainsi, les taux d’absentéisme n’ont pas évolué de manière négative. «Et l’enquête de satisfaction que nous menons tous les trois ans auprès de nos collaborateurs démontre des résultats comparatifs à la moyenne.»
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