Une petite partie du savoir-faire de la HES-SO Valais gravite aujourd’hui autour de la terre. La Haute école d’ingénierie a été mandatée par la start-up Astrocast, une spinoff de l’EPFL, pour travailler sur l’un des composants d’un nanosatellite test développé par l’entreprise lausannoise. Ce prototype, de la taille d’une boîte de chaussure pour un poids de 4 kg seulement, devrait être le premier d’une future flotte de nanosatellites suisses destinés à l’Internet des objets (IoT) et aux communications de machine à machine (M2M).
Le nanosatellite suisse, Kiwi de son petit nom, a embarqué la semaine dernière dans le dernier vol de la fusée FalconX d’Elon Musk, en compagnie de 63 autres satellites, privés et publics, commerciaux ou scientifiques, provenant de 17 pays. «Aujourd’hui, il est en orbite basse, à 575 km de la surface terrestre. D’ici quelques jours il sera stabilisé et on pourra ainsi voir si tout fonctionne correctement», affirme François Corthay, professeur HES qui a participé au projet.
Le prof. HES François Corthay et le circuit imprimé que lui et son équipe ont envoyé dans l’espace. Il s’agit d’un des composants du premier nanosatellite test de la start-up Astrocast.
Avec une petite équipe de cinq personnes, il a développé le système radio qui permet au satellite d’échanger des infos avec la station de base sur terre. «C’est une version low cost d’une connexion satellite. La quantité de données que l’on transmet par jour est très basse (1 kb/j), mais suffisante pour certains secteurs d’activité. D’ailleurs la concurrence est très forte. Pour que le système soit rentable, nous avons besoin de 5 millions d’objets communicants au minimum», assure François Corthay. Plusieurs nanosatellites concurrents faisaient partie du même vol.
Si le petit satellite ne subit aucune avarie durant la phase test et que le système qu’il contient fait ses preuves, Astrocast devrait en construire 80 autres afin de créer un véritable réseau de nanosatellites en orbites avant 2022.
Selon l’entreprise, le réseau pourrait couvrir 90% des zones non couvertes actuellement par des réseaux terrestres. Les applications potentielles concerneraient avant tout les secteurs maritimes (containers perdus), pétroliers (monitoring de pipelines) ou l’agriculture (problèmes d’irrigation).