Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Avec Constellium et la HES-SO Valais, le premier laboratoire industriel du canton voit le jour

La HES-SO Valais et Constellium créent le Smart Process Lab, premier laboratoire industriel et académique du canton. Une solution nécessaire dans un marché métallurgique très concurrentiel.

23 août 2018, 11:00
Lionel Thomas et Gaëtan Chérix présentent le logo du nouveau Smart Process Lab, le premier laboratoire industriel du Valais.

«Les mêmes personnes qui travaillent toujours sur les mêmes thématiques, ce n’est pas une solution très fertile.» Pour résoudre ce problème, Lionel Thomas, directeur de Constellium Valais, a annoncé la mise sur pied d’un large partenariat avec la HES-SO Valais dans le but de développer des solutions innovantes dans les domaines de la numérisation et des processus industriels. 

Ce partenariat, dont la durée de vie minimale a été fixée à cinq ans, verra la création du premier laboratoire industriel du canton à travers une équipe multidisciplinaire qui étudiera les données issues des processus industriels de Constellium. «On veut amener les outils numériques au plus proche de la production», explique Christophe Bianchi, responsable de l’institut Systèmes industriels de la HES-SO Valais. Et pour Constellium, ce savoir-faire vaut de l’or.

La HES-SO plutôt que l’EPFL

Concrètement, l’idée consiste tout d’abord à faire un état des lieux et de rassembler toutes les données de production. «Nous allons constituer une équipe commune entre la HES-SO Valais et Constellium pour analyser les problématiques principales sur lesquelles l’entreprise désire travailler, comme la solidité des produits, leur qualité ou les flux de production. Ensuite, on va prendre toutes ces données et, grâce à du machine learning, mettre à jour des connexions très complexes et impossibles à trouver pour un cerveau humain», détaille Christophe Bianchi. 

 

Pour rester compétitif, il faut aller chercher les compétences là où elles se trouvent plutôt que les rassembler à l’interne."
Lionel Thomas, directeur de Constellium Valais

 

Constellium possède déjà trois centres de recherche et développement (R&D) aux Etats-Unis, à Grenoble et en Angleterre, mais «ils ne sont pas suffisamment proches de notre site de production de Sierre. Pour de la recherche appliquée, la proximité de la HES-SO est importante à nos yeux», précise Lionel Thomas. Mais s’il ne s’agissait que de proximité, pourquoi ne pas se rapprocher de l’EPFL, qui bénéficie d’un prestige que beaucoup envient? «Les écoles polytechniques fédérales accouchent de très bonnes idées, mais il faut ensuite les concrétiser. A la HES-SO Valais, ils emploient des ingénieurs de terrain pour trouver des solutions à court et moyen termes.»

Une collaboration nécessaire

Hasard du calendrier, une étude publiée ce mardi permet d’y voir un peu plus clair. Elle porte un regard critique sur la capacité d’innovation de l’industrie suisse. Commandée par l’Académie suisse des sciences techniques (SATW) et basée sur les données du KOF, le centre de recherches conjoncturelles de l’ETHZ, l’étude affirme que le nombre d’entreprises industrielles suisses investissant dans la recherche et le développement a connu une baisse entre 1997 et 2014. Le secteur métallurgique serait particulièrement touché. «Dans ce secteur, le nombre de produits réellement innovants diminue. Pour rester compétitif, beaucoup d’industriels vont chercher les compétences à l’extérieur. Ils n’ont simplement plus les moyens de gérer l’innovation en interne», affirme Rita Hofmann, co-auteur du rapport et membre du comité de la SATW.

Vers plus de perméabilité

Face à ces résultats, Lionel Thomas tient à rappeler que Constellium possède déjà trois centres de R&D. Mais il l’affirme également: «Il est important d’être perméable aux autres. Le futur s’inscrit dans les collaborations et pour rester compétitif, il faut aller chercher les compétences là où elles se trouvent plutôt que les rassembler à l’interne.» D’ailleurs, la co-auteure du rapport ne voit pas d’autres choix. «C’est inévitable et je vois même cette solution d’un bon œil. Elle permet de réaliser un saut en avant. Le seul problème à mes yeux, c’est la pérennité de ce type de partenariat. Une fois les solutions identifiées, il n’a plus de raison d’être.» A vérifier dans cinq ans.
 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias