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Avalanches: trois morts en Valais

Entre dimanche et lundi, des coulées ont frappé à Champex, Arolla et au val Ferret, faisant trois morts.

31 déc. 2013, 06:35
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"On ne peut que réitérer notre appel à la prudence après ces drames" , annonce d'emblée Jean-Marie Bornet, chef information et prévention de la police cantonale. La situation au niveau des avalanches était annoncée dangereuse, elle s'est payée au prix fort entre dimanche et lundi. Trois personnes ont trouvé la mort en Valais, une quatrième aux Diablerets. La seule journée de lundi aura coûté la vie à un randonneur dans le val d'Arpette et à un autre dans la région d'Arolla.

On compte aussi deux blessés, sortis d'avalanches qu'ils avaient eux-mêmes déclenchées, au col des Mosses et à Niederwald. "Et c'est sans compter tous ceux qui évitent le drame de justesse" , ajoute Jean-Marie Bornet. A l'image d'une coulée déclenchée par un skieur au-dessus d'Isérables.

Couloir raide à Arolla

La première victime d'hier, un Valaisan de 36 ans, domicilié dans le canton de Vaud, descendait le couloir du Vuibé, au-dessus de 3000 mètres, en milieu d'après-midi. Une avalanche longue d'une centaine de mètres l'a emporté. Son corps a été localisé grâce à son DVA. La pente, très raide et exposée au nord-est, est inclinée jusqu'à 45 degrés.

Ce couloir se trouve au-dessus de la cabane des Vignettes et nécessite une bonne expérience. L'homme était accompagné d'un membre de sa famille et d'un ami.

Plaque à vent à Champex

Un randonneur à skis français de 27 ans, lui aussi équipé de DVA, a été enseveli, hier à 15 h 30, par une plaque à vent large de 20 mètres dans le val d'Arpette, sur une pente exposée au nord, à une altitude de 2700 mètres. Lui aussi évoluait avec un membre de sa famille.

Le val Ferret meurtri

Dimanche, le drame est survenu durant l'après-midi dans le secteur de la Dotse, en amont du village de Ferret. Alors qu'il pratiquait la randonnée à skis, un jeune Valaisan a perdu la vie dans une avalanche.

C'est vers 19 h 25 que la famille du malheureux a signalé sa disparition à la centrale du 144, laquelle a ensuite alerté la centrale d'engagement de la police cantonale. Selon un témoin, le randonneur s'était élancé seul pour cette sortie. Les moyens ont été immédiatement engagés et les recherches se sont orientées dans le fond du val Ferret, où le véhicule de la victime a été retrouvé. Un survol de la région, au moyen de deux hélicoptères d'Air-Glaciers, équipés de puissants projecteurs, a été en mesure de situer une avalanche. Grâce au système de détection fixé sous les appareils, un écho DVA (détecteur pour victime d'avalanches) a été rapidement repéré et a permis de localiser la victime. Les secouristes sont rapidement parvenus à extraire le randonneur qui se trouvait sous 1 m 50 de neige.

Il a été médicalisé sur place, puis héliporté à l'hôpital de Sion. Placé au service de réanimation, il est décédé peu après.

Emotion dans la vallée

La victime de cette avalanche est un jeune de la région, Jérémie Darbellay, âgé de 31 ans, originaire d'Orsières et domicilié à Praz-de-Fort.

Garde-chasse de profession, nommé à cette fonction dans le val Ferret à l'âge de 25 ans déjà, Jérémie Darbellay était très apprécié dans la vallée, autant pour ses compétences dans son travail que pour ses qualités humaines, comme nous l'a confié Alain Darbellay, directeur de TéléLa-Fouly-Cham pex-Lac S.A., l'un des guides ayant participé aux recherches dimanche soir. Jean-Marie Bornet affirme qu'il gardera en mémoire un excellent souvenir d'un professionnel très apprécié et très compétent.

 

LE DANGER NE FAIBLIRA PAS CES PROCHAINS JOURS

Robert Bolognesi n'a de cesse de le rappeler depuis une semaine. "La situation est très dangereuse, même si tout a l'air calme." Le nivologue de Meteorisk tire la sonnette d'alarme. "On ne peut pas exclure le risque d'accident, mais trop de gens ignorent le danger."

Ce danger était fixé au degré 3 sur 5 depuis les dernières chutes de neige, et ne faiblira pas ces prochains jours. "Le manteau n'est pas stabilisé à sa base. C'est une situation extrêmement délicate. Il faudrait une hausse des températures suivies d'un fort regel durant la nuit. Mais à cette période de l'année, il y a peu de chance que cela se produise." Quant au degré 3, il est trop souvent sous-estimé. "En matière de stabilité, nous sommes beaucoup plus proches d'un niveau 4. La seule différence, et c'est le principal piège, est que des avalanches ne se déclenchent pas spontanément", ajoute-t-il. 

On aurait tort de penser que le danger se limite aux hautes altitudes. "Il est au moins aussi présent et peut-être encore plus fort aux lisières des forêts. Même des personnes expérimentées peuvent se faire prendre. " Et de tonner encore une fois des recommandations: "Il faut éviter absolument les pentes raides, se renseigner sur les conditions, être équipé de DVA, pelle, sonde et de former, si possible, une cordée de trois très espacée." JW

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