Du 6 novembre au 6 février. De la Saint-Nicolas aux rois, de la mi-décembre à la mi-janvier. Les dates claquent. Immuables. Incontournables. Tous les Valaisans qui passent l’hiver sans soleil savent exactement quand l’astre s’en va. Et quand il reviendra au-dessus de leur maison, leur village, leur quartier.
Entre-temps, ils font avec, profitent de la lumière indirecte. Ils chérissent la pénombre qui conserve la neige, le froid qui repose les cultures et la cramine qui garde les corps et les esprits alertes.
Il arrive qu’ils lui fassent la fête. Quand il s’en va pour de longues semaines. Quand il revient pour mieux durer sur leur bout de Valais bizarrement exposé. Dans un revers, une cuvette, sur la ligne de fond du coteau, derrière une colline.
Au pays du soleil, l’ombre est parfois reine. Elle fascine ceux de l’autre côté de la vallée. Est raillée en même temps que ceux qui...