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Anthony Baselgia: à la cave Jean Maret à Fully, l’acteur principal joue la simplicité

La cave Jean Maret, je ne la connaissais pas vraiment. A peine avais-je dégusté ses vins lors d’Arvine en Capitale. Assez pour me donner envie d’en savoir plus et de rencontrer le maître des lieux. Vous me suivez?

08 déc. 2019, 18:00
Anthony Baselgia, une personnalité discrète et attachante.

Fully Grand Cru rayonne sur la carte vitivinicole suisse. La commune regorge de talents et les 22 vignerons de cette association n’ont pas leur pareil pour s’imposer dans diverses manifestations et villes du pays. Certains encaveurs, à l’éloquence naturelle, jouent les locomotives, entraînant dans leur sillage des personnalités plus discrètes ou introverties. Je pense particulièrement à Anthony Baselgia. Moins médiatisé jusqu’ici, le patron de la cave Jean Maret est un homme qu’il faut prendre le temps de découvrir, comme lui accorde à ses hôtes, sans regarder sa montre, une véritable attention, prêt à vous écouter avant de se raconter.

Le goût en atavisme

Un papa hôtelier reconverti en propriétaire encaveur, un grand-père maternel vigneron. Une maman parfaite hôtesse qui partage avec son homme un goût pour la cuisine. Avec de tels ascendants, Anthony Baselgia semblait prédestiné à évoluer dans les métiers de plaisir. Plaisir d’accueillir et de régaler, plaisir de partager, d’enivrer (un peu, pas trop) et de réchauffer les cœurs. Pourtant, le jeune Anthony se cherchera plusieurs années avant de prendre le chemin de la cave familiale. A l’aise dans les études, après avoir fréquenté le collège de Saint-Maurice, il hésite entre plusieurs voies, il doute de tout. De lui en premier. Pour retrouver ses repères, il travaille à la vigne. «Là, j’ai compris que la nature me faisait un bien immense.» Il attaque donc des études d’œnologie à Changins à 27 ans (il en a 45 aujourd’hui). «L’aspect viticulture, je l’ai appris sur le tas, en travaillant. J’aime œuvrer à la vigne, observer les saisons, la palette de couleurs m’enchante…» 
 

Une formation en œnologie n’empêche pas Anthony Baselgia de se plaire sur la vigne. © Sacha Bittel


Du vrac aux étiquettes de Mendeleïev

Depuis l’arrivée d’Anthony, la cave Jean Maret a délaissé l’achat de vendanges pour se concentrer sur les 3 hectares lui appartenant. Les neuf cépages cultivés sont situés à 95% à Fully, seul le Pinot Noir est planté à Charrat. «La rive gauche, plus fraîche, est idéale pour celui-ci», souligne le maître de maison qui aime les rouges frais et fruités et les blancs secs. «Mais pour répondre aux demandes d’une certaine clientèle, je vinifie, en plus de ma Petite Arvine sèche, une version légèrement douce.»
 

Le Cornalin, c’est mon cépage coup de cœur, mon bébé. Je ne laisse personne d’autre s’en occuper.


A la dégustation, on imagine volontiers son Fendant, floral et minéral, devenir votre compagnon d’apéro, tandis que la Syrah (le seul cépage qu’il propose en cuve et en barrique) avec ses arômes subtils de poivre de Tasmanie, semble idéale pour le plat de résistance. Mais là où Anthony Baselgia s’éclate vraiment, c’est avec le Cornalin, plusieurs fois auréolé d’or ces dernières années. «C’est mon cépage coup de cœur. Mon bébé. Je ne laisse personne d’autre s’en occuper. Je fais tout moi-même, de A à Z, de la taille à la mise en bouteilles.» Sa production, il la vend en majorité à la clientèle privée. «J’ai quelques clients et restaurants hors canton, particulièrement dans les Grisons, car mon père en est originaire et les Grisons aiment bien boire un vin valaisan élevé par quelqu’un de chez eux. Il y a beaucoup de Baselgia dans les Grisons!»

Pour parer ses 25 000 à 30 000 cols annuels, Anthony a changé ses étiquettes. Un changement radical qui évoque le tableau périodique des éléments de Mendeleïev représentant tous les éléments chimiques. Etonnant à l’époque où on communique plutôt sur une viticulture durable. «Mais tout est chimie dans la nature», réplique avec malice celui qui ne tourne pas pour autant le dos au bio et qui commence gentiment à laisser ses vignes enherbées. «Au contraire, je suis favorable au bio, il faut simplement laisser aux vignerons et aux vignes le temps de s’adapter… Pour ma part, j’y vais pas à pas.»

Un caveau pour recevoir

Dans le village de Châtaigner, au cœur du vignoble de Fully, là où se trouve la cave Jean Maret, Anthony Baselgia a aménagé un caveau de dégustation. «Terrasse ombragée ou pièce de 40 places dédiées à la présentation des crus de la maison, ce local est aussi mis en location pour fêter en privé une réunion familiale, anniversaire, un mariage ou même un divorce, tout est occasion de faire la fête», lance Anthony en souriant. En parfait hôte, il parle français, allemand, romanche, anglais et italien.
 

Sur la terrasse ombragée ou dans le caveau de dégustation, Anthony Baselgia reçoit les clients et commente ses vins en cinq langues! ©DR

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