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Aide à la jeunesse: un rapport pour une meilleure politique en Valais

Violence, famille et santé mentale. Ces trois thèmes ont été auscultés par l'Observatoire valaisan de la jeunesse. Il en a tiré un rapport de 300 pages assorti d'une quarantaine de recommandations.

15 mars 2016, 14:14
Le rapport met en évidence plusieurs problématiques: la pauvreté, la maltraitance, le mal-être, la violence.

La structure de la société a beaucoup évolué au cours des 40 dernières années. "On le sentait, mais sans pouvoir quantifier les phénomènes", a déclaré mardi Christian Nanchen, chef du service cantonal de la jeunesse lors de la présentation du rapport.

Le rapport met en évidence plusieurs problématiques: la pauvreté, la maltraitance, le mal-être, la violence. Pour faire face à ces difficultés, diverses recommandations sont émises. Leur mise en oeuvre doit améliorer la politique de la jeunesse.

Risque accru de pauvreté

Le premier constat mesurable est l'évolution des structures familiales. En 1970, les familles monoparentales représentaient 11% des familles du canton. Quarante ans plus tard, leur proportion est passée à 16,5%. Durant la même période le nombre de divorce a été multiplié par neuf. Les naissances hors mariage ont aussi explosé, passant de 3 à 18%.

Cette évolution augmente le risque de pauvreté, des familles monoparentales en particulier. L'aide sociale valaisanne met en évidence que 12,6% des familles monoparentales y ont recours contre 0,9% des couples avec enfant. Cet indicateur objectif permet de dire qu'il y a des enfants en difficulté, estime M. Nanchen.

Maltraitance taboue

La maltraitance infantile a aussi pu être partiellement quantifiée. Selon la statistique de la police, 14% des victimes de violences domestiques en 2013 étaient des mineurs. Et dans plus de la moitié des interventions policières pour violences domestiques, des enfants étaient présents.

Il reste malgré tout difficile de faire des estimations sur l'ampleur de la maltraitance. La problématique est taboue et n'est pas dévoilée au grand jour. L'absence de données rend difficile la mise en place de mesures.

La violence et le harcèlement en milieu scolaire ont aussi été analysés. Ils concernent 5 à 10% des jeunes. Les enquêtes de la police montrent que 13,9% des jeunes ont déjà frappé un camarade, 7,3% ont proféré des menaces, 11,4% ont détruit le bien d'un autre et 10,1% ont volé, a expliqué le chef de la police judiciaire Robert Steiner.

Du côté des victimes, 6,9% des jeunes disent avoir déjà été frappés par un camarade, 10,5% ont été menacés. Ils sont 17,3% à avoir eu des affaires cassées par un camarade, 8,5% ont été victimes de vols, 1,6% de racket.

A ces chiffres s'ajoute encore le cyberharcèlement. Cette nouvelle composante doit être prise en compte de manière particulière. Ce type de harcèlement ne s'arrête pas une fois éloigné des camarades mais se poursuit 24 heures sur 24 et tous les jours. Pour Robert Steiner, il est important de développer une stratégie cantonale de prévention des risques liés aux médias électroniques.

Idées suicidaires

L'école est un environnement sur lequel une attention particulière doit être portée. "Le système scolaire est le premier élément de stress qui peut provoquer des problèmes chez l'enfant", précise le pédopsychiatre Boris Guignet. Simplement par le fait que l'enfant passe davantage de temps à l'école que partout ailleurs.

Le mal-être des enfants n'est pas à négliger. Une dizaine de milliers d'enfants sont traités chaque année pour différents troubles comme le déficit d'attention, l'humeur ou l'anxiété. Et selon les estimations, environ 7% des jeunes de plus de 12 ans auraient déjà tenté de se suicider, soit environ 1500 jeunes par année, a précisé M. Guignet.

Les services de pédopsychiatrie ne peuvent guère offrir de solutions par manque de personnel. Le délai d'attente pour être admis en milieu hospitalier est supérieur à 20 jours, a indiqué M. Guignet.

L'observatoire de la jeunesse a été mis en place en 2014. Projet pilote, il a obtenu un soutien financier de l'office fédéral des assurances sociales. Le projet réunit une trentaine d'intervenants de différents milieux. Il a une durée de trois ans. Le bilan final de l'expérience dira si le canton conservera cet instrument.

 

 

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