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Affaire Rossier: Jacques Melly garde le Service de l’environnement

Le Grand Conseil a refusé de dessaisir le conseiller d’Etat d’un de ses services, le temps des enquêtes et instructions actuellement en cours. Mais tant le PLR que les Verts ont parlé d’avertissement pour le ministre PDC.

13 déc. 2019, 13:20
/ Màj. le 13 déc. 2019 à 16:08
Jacques Melly ne sera pas dessaisi d'un de ses services.

Le Service de l’environnement restera sous la responsabilité du conseiller d’Etat Jacques Melly. Le Grand Conseil a refusé vendredi, par 74 voix contre 27 et 28 abstentions, le postulat urgent de l’UDC et du Parti socialiste suggérant de «confier la responsabilité du Service de l’environnement à un autre membre du gouvernement pour ramener de la sérénité». Un changement de responsable qui aurait été limité «au temps des enquêtes et des investigations» liées à l’affaire Rossier, du nom de l’ancien chef du Service de l’environnement.

Mais à l’UDC comme à l’AdG, tous n’ont pas voté en faveur du postulat: quatre députés UDC haut-valaisans se sont abstenus, tandis que huit élus de l’AdG sur dix-huit ont voté oui. Du côté du PLR, trois élus chablaisiens ont soutenu le postulat.

A lire aussi: UDC et PLR demandent que Jacques Melly soit provisoirement dessaisi, notamment du Service de l’environnement

Le PS le plus critique

En expliquant cette démarche, le chef du groupe UDC, Grégory Logean, a précisé qu’il «s’oppose à tout appel à la démission de Jacques Melly». Par contre, il estime que le nombre de procédures politiques et juridiques en lien avec l’affaire Rossier et le Service de l’environnement ne permet plus de travailler sereinement aussi bien pour le ministre que pour le service. «Il faut éviter que cela devienne une affaire personnelle» centrée sur Jacques Melly. 

L’Alliance de gauche, par Emmanuel Amoos, s’est montrée le plus critique envers le chef du département, coupable à ses yeux de n’avoir agi pour tenter d’améliorer l’organisation de son service qu’après y avoir été poussé par le rapport de la Commission de gestion (COGEST) sur le mercure: «Vous vous êtes voilé la face pendant de nombreux mois», a-t-il lancé à Jacques Melly.

Jacques Melly ne s’est pas exprimé

Ce dernier ne s’est pas exprimé durant le débat. Il l’avait fait hier. C’est le président du gouvernement Roberto Schmidt qui s’est chargé de l’opposition du gouvernement à ce postulat. Il a rappelé à plusieurs reprises «qu’aucun élément ne justifie un tel transfert». Selon lui, les enquêtes en cours, tant au niveau du Grand Conseil qu’au niveau de la justice, ne vont pas perturber la bonne marche du Service de l’environnement. «On discute de ces sujets tous les mercredis en séance du gouvernement. Jacques Melly n’est pas seul.»

Députés haut-valaisans critiques au sujet de la démarche

Le PDC a soutenu le conseiller d’Etat avec, en plus des interventions des deux groupes du Valais romand, quatre prises de parole des députés haut-valaisans dont le président de Viège Niklaus Furger, directement concerné par la problématique de la Lonza et qui a défendu «l’excellent travail de Jacques Melly». Pour le PDC du Haut, Aron Pfammatter a estimé que le postulat était «disproportionné et politique», tandis que Diego Clausen, chef de groupe des jaunes, a demandé à la COGEST d’entendre notamment Jacques Melly dans le rapport à venir sur le fonctionnement du département, alors que cela n’a pas été le cas pour le mercure. 

L’avertissement du PLR et des Verts

Restent le PLR et les Verts. Si ces deux formations n’ont pas soutenu officiellement la démarche de l’UDC et du PS, ils ont voulu donner une sorte d’avertissement au conseiller d’Etat.

Le chef de groupe Christophe Claivaz regrette que son postulat demandant simplement au Conseil d’Etat d’analyser une situation difficile pour le département de Jacques Melly n’ait pas été retenu comme urgent. Pour le chef du groupe libéral-radical, «il devient difficile à un seul homme de porter tous ses dossiers». Par contre, pour lui, le postulat de l’UDC va trop loin. «Dessaisir Jacques Melly du Service de l’environnement, c’est le condamner avant même l’instruction.» Il a toutefois déjà averti que si de gros soucis sanitaires devaient être mis au jour ces prochains temps, la position du PLR deviendrait plus dure.

Reste que trois députés chablaisien PLR ont soutenu le postulat avec la prise de parole de Moreno Centellege qui a estimé que Jacques Melly n’arrivait plus à assumer l’ensemble des dossiers qu’il avait à traiter. 

Bientôt un nouveau chef de l’environnement? 

Enfin, de son côté, la Verte Céline Dessimoz ne veut pas personnaliser cette affaire. Elle déclare que les prises de position des Verts ne visent pas Jacques Melly ni ne le soutiennent. Ils agissent en faveur de l’environnement. Et, dans ce sens, la demande de l’UDC n’apporte rien selon elle. «En acceptant le postulat, on attribuerait deux conseillers d’Etat au Service de l’environnement qui est toujours dépendant du service juridique de Jacques Melly. C’est là qu’il faut urgemment que ça change», lance la cheffe de groupe sous forme donc d’avertissement au ministre qui devrait rapidement nommer un nouveau chef du Service de l’environnement.

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