La grande constante de ces dernières années est la numérisation: faire passer des tâches que l’on réalisait auparavant avec crayons et classeurs à des ordinateurs. C’est un mouvement naturel, dont je me fais d’ailleurs souvent le défenseur: simplification des affaires, augmentation de l’efficacité et de la réactivité, etc. On promet monts et merveilles de solutions toujours plus impressionnantes: ciblage précis de personnes en fonction des goûts, surveillance en temps réel avec détection de crime au moment même de leur commission, production et distribution d’énergie via des circuits locaux (smart grids), autant de créations aussi oniriques qu’effrayantes.
Parmi cette panoplie de la dystopie en puissance, on trouve un grand classique, le vote électronique, qu’il soit remplacement de l’urne par une « machine à voter » (le nom est un programme à lui tout seul) ou directement vote par ordinateur interposé, depuis chez soi. L’e-voting, nous dit-on, résoudra de nombreux problèmes de...